D'ABORD LES VERTUS COMME SOLUTIONS

Bien que les risques demeurent entiers, le déconfinement visiblement attendu a commencé hier. Il ne pouvait en être autrement au moment où la majorité des pays dont certains ont payé en vies et en désenchantements un prix cher se sont ouverts aux plaisirs de la normalité du quotidien. Toujours présent et tenace, le virus poursuit cependant ses dégâts. Chaque Etat s'adapte selon ses moyens pour tenter dans l'approximation de gérer les convenances, mais le bilan des énormes et multiples effets provoqués par le particulier séisme planétaire est loin d'être clos.Les Algériens pour leur part, malmenés dans leur long parcours par des crises aux différents visages, vont tenter de se réadapter à la captation d'une oxygénation devenue rare par la force de l'alliance d'immenses déconvenues d'ordre sanitaire, social et économique. La prudence remarquée chez les autorités algériennes est à la mesure des difficultés vécues par la population dans sa globalité et la marche sur les ?ufs du gouvernement ne cache pas des signes de tâtonnements évidents pour tenter de rassurer des citoyens pour la plupart dans un total désarroi. Il est vrai que l'on ne peut offrir que ce que l'on a et faire face à d'inextricables difficultés n'est pas aisé.
On aura beau tourner le dos au pessimisme pour s'armer d'espoir, mais l'atonie dans l'attente des jours meilleurs est la recette idoine pour amplifier les hautes déconvenues et l'optimisme nu ne fera que corroder davantage une situation en tout point de vue au bord de la catastrophe.
A défaut de moyens conséquents, le peuple algérien n'a plus comme armes que le civisme et la solidarité. Ces deux vertus n'ont de sens que si elles s'appuient sur l'équité et la justice. Dans la conjoncture actuelle, jamais subie jusqu'ici, les deux qualités s'identifient comme les recettes les plus appropriées à la portée de tous pour que chacun s'en sorte sans grand dommage dans un monde qui a annoncé sa déperdition.