Mohamed Henkouche est le huitième entraîneur à démissionner ou à être
limogé depuis le début de cette saison. Huit journées après le début du
championnat, huit entraîneurs ont déjà sauté, soit un entraîneur par journée.
C'est dire que les saisons
passent et se ressemblent pour le championnat algérien, qui a tendance à battre
le record en matière d'instabilité des staffs techniques. La palme des
pérégrinations des entraîneurs revient à Kamel Mouassa, qui a entamé son
travail à Blida alors qu'il était supposé être en poste à l'USM Alger. Mouassa
n'avait pas chômé et a pu changer de club en l'espace de 48 heures. Pourtant,
la direction de l'USMA avait fait opposition auprès de la Ligue nationale de
football afin de ne pas délivrer de licence à cet entraîneur.
L'instabilité de l'encadrement
technique nous renseigne en fait sur le mal profond qui ronge le football
algérien dont les dirigeants, faut-il le souligner, demeurent otages de la rue.
Les supporters ont tendance à s'ingérer dans les affaires des clubs, et devant
cette pression, les présidents sacrifient leurs entraîneurs en attendant que la
situation se calme. A cet égard, il faut relever la ténacité du président
actuel du MC Alger, Sadek Amrous, qui n'a jamais cédé à la « gestion de la rue
». Amrous l'avait affirmé depuis la saison dernière qu'il était le président
élu du MCA et qu'il refusait «l'ingérence de la rue», pour reprendre son
expression. Amrous avait été acculé de toutes parts pour limoger l'entraîneur
Alain Michel. Une assemblée générale extraordinaire avait même été organisée
par l'opposition qui avait élu un nouveau président, Abdelhamid Zedek, en
l'occurrence. Mais Amrous est resté de marbre et n'a pas du tout cédé.
Aujourd'hui, le résultat est là. L'entraîneur du MCA, décrié par «des
dirigeants» et la rue la saison dernière, a fait de son équipe le leader du
championnat national. Autrement dit, quand la rue est empêchée de s'immiscer
des affaires ne la concernant pas, le football national ne peut que bien se
porter. C'est également le cas de la FAF, de la LNF et de la Commission
d'arbitrage. Les décisions de ces structures sont irrévocables et une certaine
autorité est rétablie. Cela a amené les clubs à se conformer aux décisions de
ces structures de gestion du football et la discipline se porte plutôt bien à
présent. Cependant, certains clubs, dont les dirigeants sont disposés à
s'allier avec le diable pour se maintenir à leurs postes, continuent de
sacrifier les entraîneurs avec la complicité de ces derniers jouent le jeu et
s'adonnent au mercenariat, pour ainsi dire.
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Posté Le : 14/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : K M
Source : www.lequotidien-oran.com