Algérie

Cyclone au Mozambique et au Zimbabwe : Aide du PAM pour plus d'un demi-million de personnes



Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a indiqué mardi qu'il avait commencé à acheminer de l'aide pour 500.000 à 600.000 personnes au Mozambique, dévasté en fin de semaine dernière par le cyclone Idai.L'après l'analyse des images satellite, nous estimons que 1,7 million de personnes se trouvaient sur la trajectoire du cyclone rien qu'au Mozambique", a affirmé un porte-parole du PAM, Hervé Verhoosel, lors d'un point de presse à Genève. Le gouvernement mozambicain a estimé à quelque 600.000 le nombre de personnes touchées. "Le PAM a pour objectif d'apporter une aide alimentaire à près de 500.000 à 600.000 personnes dans les semaines à venir", a-t-il ajouté.
Mais "la priorité en ce moment est de sauver des vies", a expliqué par téléphone aux journalistes Lola Castro, directrice régionale du PAM, depuis Johannesbourg.
M. Verhoosel a relevé que "le plus grand défi pour le moment est l'accès" aux populations affectées car l'eau recouvre une grande partie de la zone touchée. La situation ne devrait pas s'améliorer car "des pluies plus abondantes devraient se poursuivre dans certaines régions du pays" ces prochains jours, a-t-il expliqué.
Pour l'instant, le PAM a pu faire venir un premier avion-cargo avec 22 tonnes d'aide. "Un premier hélicoptère du PAM travaille sur le terrain.
Pour l'instant c'est le meilleur moyen d'atteindre la région" affectée et "deux hélicoptères supplémentaires sont en route", a détaillé le porte-parole, précisant que "les bateaux seront également importants pour accéder à la population".
Le cyclone, qui a balayé le centre du Mozambique puis l'est du Zimbabwe, a fait au moins 182 morts, mais le bilan pourrait dépasser le millier de morts, a prévenu lundi le président mozambicain Filipe Nyusi.
L'arrivée du cyclone avait été précédée de très fortes précipitations au Mozambique, mais aussi au Malawi voisin, où des intempéries avaient fait au moins 122 morts. Le Malawi a finalement été épargné par Idai.
"Je ne pense pas que le monde ait encore pris conscience de l'ampleur du problème, surtout au Mozambique", a déclaré M. Verhoosel.
"Nous parlons d'un désastre majeur", a renchéri le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève, soulignant que l'ONU attendait d'avoir "toutes les évaluations" pour décider de lancer ou non un appel de fonds.
Selon les images satellites, le PAM estime que 920.000 personnes ont été affectées au Malawi par les inondations et 15.000 au Zimbabwe.
Le bilan officiel s'élève à 182 morts
Le bilan du cyclone qui a balayé en fin de semaine dernière le Mozambique et le Zimbabwe, emportant routes, ponts, hôpitaux et écoles, s'est alourdi à au moins 182 morts dans les deux pays, a annoncé le président Filipe Nuysi qui a déploré "un véritable désastre humanitaire".
"Pour le moment, nous avons officiellement 84 morts (au Mozambique). Mais quand on a survolé la zone tôt ce matin (...) pour comprendre ce qui se passe, tout laisse à penser que le bilan pourrait dépasser les 1.000 morts", a déclaré M. Nyusi dans une intervention télévisée lundi à Maputo. "Plus de 100.000 personnes ont besoin d'aide alimentaire", a-t-il ajouté.
"Les eaux des rivières Pungue et Buzi ont débordé et fait disparaître des villages entiers, isolant des communautés. Il y a des corps qui flottent. C'est un véritable désastre humanitaire", a dit le président mozambicain.
Des rescapés ont trouvé refuge dans des arbres en attendant les secours, a expliqué le président. Des images aériennes transmises par l'organisation Mission Aviation Fellowship montrent aussi des dizaines de personnes bloquées sur les toits de bâtiments en dur entourés d'eau.
Le cyclone Idai et ses vents d'une extrême violence associés à des pluies torrentielles se sont abattus sur le centre du Mozambique jeudi soir, avant de poursuivre leur course au Zimbabwe voisin. Au Zimbabwe, le dernier bilan s'élevait à 98 morts et au moins 217 disparus, selon le ministère de l'Information.
"On a l'impression d'avoir affaire aux conséquences d'une guerre à grande échelle", a déclaré le ministre de la Défense par intérim, Perrance Shiri.
Au Mozambique, l'étendue des dégâts à Beira, la deuxième ville du pays avec un demi-million d'habitants, est "énorme et terrifiante", a prévenu la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
"90% de Beira et de ses alentours ont été endommagés ou détruits", a indiqué la FICR dans un communiqué. "Les moyens de communication ont été totalement coupés et les routes sont détruites", compliquant grandement les secours, a précisé Jamie LeSueur, de la FICR, depuis Beira.
En 2000, des crues avaient déjà causé la mort de 800 personnes dans ce pays pauvre d'Afrique australe.


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