Le cyclisme, sport populaire par excellence, va-t-il enfin sortir définitivement de ses nombreuses «hibernations» pour différentes raisons ?
C'est, en tous cas, la principale question que se posent les férus de cette discipline avec le retour du Tour d'Algérie en 2011 après un «sommeil» d'une décennie et dont la dernière édition a été enlevée par Azzedine Lagab.
En tous cas, en se référant au dynamisme de la fédération et de son président Fezioune Ryane, il y a de fortes chances que cette discipline renaisse pour se refaire une place au soleil sur le plan international.
Quoi qu'il en soit, comme l'a souligné récemment le premier responsable de la fédération, les courses régionales organisées à travers le pays ont contribué à maintenir la «flamme» du vélo. Et comment ne pas envier ces fameux grands Tours (France, Italie et Espagne) où le spectacle est garanti avec la présence des plus grands champions de la planète. Et pourtant, le Tour d'Algérie a eu voix au chapitre sur le plan international.
DE 1949-1953 SOUS L'ETIQUETTE PROFESSIONNELLE
Les anciens nous apprendront que le Tour d'Algérie a débuté en 1949 sous l'étiquette professionnelle mais s'est arrêté en 1953 après cinq éditions. D'illustres coureurs ont inscrit leurs noms, tels Hilaire Couvreur (1949 et 1950), André Rossel (1951), Vincent Vitetta (1952) et Germain Derycke (1953).
D'autres grands champions connus s'y sont également illustrés sans inscrire leurs noms au palmarès, en terminant aux places d'honneur comme Raymond Impanis et Jean Dotto qui font de la grande histoire du cyclisme.
DEBUTS DE L'AVENTURE EN 1970 POUR LES AMATEURS
Il a fallu attendre 1970 pour voir renaître le Tour d'Algérie, mais, cette fois, avec la participation des amateurs aux côtés des pros avec la forte participation des Allemands et des équipes de l'Est européen.
L'initiative, bien entendu, revient à la fédération algérienne qui a eu la chance de compter dans ses rangs plusieurs anciens coureurs qui ont mis leur précieuse expérience au service du cyclisme algérien et parmi eux, le plus prestigieux Ahmed Kebaïli, un ancien des Tours de France 1950 et 1952 où il avait terminé respectivement aux 40e et 39e places d'un peloton de très haut niveau.
Lorsqu'on arrive à Paris après une vingtaine d'étapes dont plusieurs de haute montagne (Pyrénées et Alpes), c'est qu'on possède la classe.
Kebaïli et Zaâf Abdelkader auront marqué leur époque dans ce Tour de France, considéré comme la plus belle course du monde par tous les spécialistes.
En 1970 donc, on a assisté à un vrai Tour d'Algérie, d'une longueur de 1.936 kilomètres et dans lequel se sont alignés 112 coureurs de différentes nationalités.
L'UCI (Union cycliste internationale) a pris acte de la première partie du Tour où des classements annexes ont été mis en place. Ce tour, dominé par les équipes de Pologne et la RDA, permettra au public algérien de découvrir deux champions, Abdelhamid Hamza et Tahar Zaâf, fils de l'ancien coureur du Tour de France.
Tous les anciens se souviennent que ce dernier, lors d'une étape, a prononcé une phrase restée célèbre : «Je vais casser la baraque!».
En 1971, le Tour d'Algérie comprend 12 étapes pour un parcours de 1.956 kilomètres et où Hamza sera le meilleur Algérien en finissant à la cinquième place, face à une puissante équipe soviétique.
Le record appartient vraisemblablement au Tour 1972 avec 28 étapes sur toutes les régions du pays avec des «incursions» à Batna, Biskra, Tiaret, Saïda, Laghouat, Boussaâda, Constantine et Tizi Ouzou et dont le Polonais Ryszard Szurkowski sera le grand vainqueur.
ANNEES BLANCHES
Par la suite, les férus de cette discipline assisteront à huit éditions de ce Tour d'Algérie cycliste avec cependant de nombreuses années «blanches » en 1974, 1976, 1977, 1978, 1979, 1980, 1981, 1982 et 1983.
La reprise au cours de l'année suivante verra le triomphe de Tchambaz, imité dans les Tours suivants par Benzine, Belkir et Reguigui, quatre succès algériens d'affilée qui confirment la bonne santé du cyclisme national.
La boucle de 1988 sera enlevée par un coureur étranger, Rein. Puis, s'ensuivra le long «sommeil» dû à la situation de cette époque.
Après cette longue hibernation depuis 2001, c'est enfin la renaissance de cette grande épreuve en 2011 et dont l'édition assez réduite a été remportée par Azzedine Agab.
En effet, et conformément aux règles de l'UCI, cette course fut réduite à cinq étapes passant d'Alger à Aïn Defla, Chlef, Relizane, Tiaret, Tissemsilt, Khemis Miliana, Chréa et Blida.
D'autres coureurs comme Reguigui (GSP), Tarik Chaoufi (EN), Nabil Baz (EN) et Natnael (Erythée) se sont illustrés, participant ainsi au renouveau de cette belle compétition.
Celle de 2012, et comme tout le monde l'espère, sera celle de la confirmation du réveil du cyclisme, une discipline populaire, attrayante et, en tous cas, plus saine que d'autres sports minés par l'argent et la magouille…
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Posté Le : 10/03/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : Le Quotidien d'Oran du samedi 10 mars 2012