Algérie

Cybercriminalité et crime transnational : «Il n'y a pas de recette miracle» 36e Congrès de la police et la sécurité arabe



Cybercriminalité et crime transnational : «Il n'y a pas de recette miracle»                                    36e Congrès de la police et la sécurité arabe
Photo : S. Zoheir
Par Hasna Yacoub
Face aux risques croissants de la cybercriminalité et le crime transnational, le docteur Mohamed Ben Ali Koumane, le secrétaire général du conseil des ministres de l'Intérieur arabes, et le directeur général de la Sureté nationale, le général Abdelghani Hamel, qui ont animé une conférence de presse conjointe hier à l'issue des travaux du 36e Congrès de la police et la sécurité arabe ont été catégoriques : «Il n'y a pas de recette miracle». «L'éradication totale du crime est impossible. Notre rôle est d'alléger et d'atténuer les méfaits du crime. Cela est d'autant plus vrai quand il s'agit de cybercriminalité, un fléau qui est en éternels mutation et développement. La vraie question est de savoir si nos organismes sont assez développés pour y faire face. Je peux vous assurer que ces cinq dernières années, notre souci majeur est de faire face à la cybercriminalité et au crime transnational. Nous pensons que le sens de civisme du citoyen, sa sensibilisation et sa coopération avec nos services peuvent nous aider dans la lutte» a déclaré le docteur Koumane. Apportant plus de précisions, le général Hamel a dit «il n'y a pas de recette miracle contre la cybercriminalité et le crime transnational. Il y a des mesures à prendre, une formation à assurer pour la maîtrise de l'outil informatique et une sensibilisation à faire auprès des citoyens». A une question sur la signature d'accords entre les pays arabes afin de faire face au crime transnational, le général Hamel a déclaré qu'il n'y avait pas d'accord précis sur la question, mais les mécanismes qui sont renforcés au quotidien existent,«les pays participants oeuvrent à renforcer quotidiennement les moyens mis en place dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes». Sur la possibilité de modifier la stratégie sécuritaire après le printemps arabe, le docteur Koumane a indiqué qu'il a été décidé l'installation d'une commission pour étudier les changements qui peuvent être apportés à la stratégie sécuritaire arabe avec l'avènement de nouveaux défis. Il a tenu à rappeler, que cette stratégie existe depuis la création du Conseil des ministres de l'Intérieur arabe et que la seule modification a été apportée en 2000. En ce qui concerne les formes de coopération entre les pays arabes dans le domaine sécuritaire, le secrétaire général a précisé, «nous avons des échanges pour le transfèrement des détenus des établissements pénitentiaires, dans le domaine de la formation et l'entraînement et des échanges d'expertises». A la question de savoir si de nouvelles instructions ont été données face à la grogne de la rue arabe, le docteur Koumane rassurera «nos instructions sont claires : pas de violence ni de répression. Il y a une loi qui réglemente les manifestations. Si elle est respectée, il n'y a pas lieu de l'intervention du policier. Maintenant, si la manifestation prend une autre tournure autre que pacifique, l'intervention va s'avérer nécessaire. Ce qu'il faut savoir, c'est que le travail sécuritaire ne change pas avec le changement des politiques ou des gouvernements, c'est un travail technique». Précisons que les principaux points sur lesquels se sont mis d'accord les directeurs généraux de police et de sécurité arabes, à l'issue de leurs travaux, sont de renforcer la coordination, d'échanger les expertises, d'humaniser le corps de la sûreté, de cultiver le respect des droits de l'Homme, de gagner la confiance du citoyen et de développer l'information sécuritaire. Le docteur Mohamed Ben Ali Koumane, qui a lu les recommandations du congrès, a déclaré que les congressistes ont insisté sur l'humanisation de la police et la culture du respect des droits de l'Homme. Il a ensuite fait état du rôle important de la société civile afin de consolider la relation entre la police et le citoyen. Le docteur Koumane a insisté également sur le développement des services de la communication des organismes sécuritaires mais aussi sur le rôle des médias dans la société. «Les médias doivent jouer leur rôle qui est très important. Celui de sensibiliser le citoyen sur le danger du crime et l'importance de retrouver la confiance dans les services de sécurité de son pays et de coopérer avec eux. Car, nous avons tous le même but, celui de lutter contre le crime. Les médias doivent aussi redorer l'image du policier arabe», a déclaré le docteur Koumane. L'autre point traité lors de ce congrès est relatif aux défis sécuritaires rencontrés par les communautés arabes à l'étranger, notamment après les événements du début du siècle. A ce sujet, le Congrès des DG de police et de sécurité arabes a décidé de créer des organismes chargés des problèmes de la communauté arabe à l'étranger. Ces organismes devront également effectuer des études de prospectives pour proposer des solutions idoines à ces problèmes. Précisons que les recommandations du 36e congrès seront soumises à la prochaine session du Conseil des ministres de l'Intérieur arabe. Enfin, il est à signaler que les DG de la police arabe ont tenu à féliciter la Palestine pour son adhésion comme membre observateur à l'ONU.
H. Y.

Hamdane Belarbi désigné «policier arabe 2012»
Le commissaire divisionnaire Salah Hamdane Belarbi, chargé du service central de la santé, de l'action sociale et des sports à la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), a été désigné «policier arabe de l'année 2012», hier, à Alger par le 36e Congrès des directeurs généraux de police et de sécurité arabes. Il s'agit de la deuxième distinction consécutive pour l'Algérie après celle de M. Lakhdar Dehimi de la Direction des unités républicaines de sécurité (URS, El-Hamiz) qui a été désigné policier de l'année 2011 par le précédent congrès tenu à Beyrouth


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