Algérie

Curistes et gérants s'inquiètent



À cause de la pandémie de la Covid-19 et de la crise sanitaire et économique qui en découle, les deux stations thermales de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj sont presque désertées par les curistes, suscitant une forte inquiétude chez les gérants des établissements concernés. Depuis avril 2020, la station d'Ath Halla, au nord dans la commune d'El-Main ou encore celle des Bibans, dans la commune d'El-Mehir, sont privées de leurs curistes et visiteurs. "Nos pertes sont énormes et les curistes sont privés de leur traîtement médical", déplore Mokrane Benbelkacem, gérant de la station thermale d'Ibaynen dans le village d'Ath Halla. "Nos cures se limitent à des bains, donc, il est simple d'organiser et de prendre les mesures nécessaires pour assurer les gestes barrières", ajoute-t-il, affirmant ignorer quand est-ce que ce cauchemar va se terminer.En effet, à l'arrêt depuis plus d'une année, ces établissements qui reçoivent quelques curistes dans des chambres individuelles, se désespèrent, faute de perspectives claires d'une large réouverture. Les thermes ont longtemps espéré rouvrir cet été, mais leurs espoirs se sont évaporés après le pic de la troisième vague. "Nous ne pouvons pas satisfaire toutes les demandes. Notre structure est basée sur les bains collectifs. Nous avons peu de chambres individuelles", explique un des employés du bain. Selon nos informations, le nombre de visiteurs à la station des Bibans en 2019 était de 22 400 et 22 000 pour la station d'Ath Halla. Les établissements de thermalisme ne sont donc toujours pas autorisés à ouvrir totalement pour le moment.
Du côté des curistes, on s'impatiente et on s'inquiète depuis longtemps. À l'image de Nna Toutou, une habitante d'El-Main, 78 ans et habituée à prendre des bains au moins une fois par semaine. "Y a-t-il une date de réouverture pour les thermes '", se demandait-elle. "J'en ai vraiment besoin pour mon rhumatisme", ajoute-t-elle en rappelant que le prix d'un bain individuel est trop cher et l'attente est trop longue.
Pour les spécialistes en rhumatologie, phlébologie, traitements de l'appareil respiratoire, dermatologie..., le plus préoccupant, c'est le renoncement aux soins. "La cure thermale est un traitement qui permet de soulager sans médicaments. Quand le malade se bourre d'anti-inflammatoires, ce n'est pas forcément très bon", a rappelé le docteur Riad Mamri, spécialiste en orthopédie-traumatologie. "Les pathologies chroniques demandent une prise en charge au long cours. Une interruption sur un ou deux ans va poser des problèmes fonctionnels et des problèmes de qualité de vie", note-t-il.

Chabane Bouarissa


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