Algérie

Cultures stratégiques au sud du pays L'Algérie met le paquet



Publié le 11.09.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le ministre de l'Agriculture a réuni les investisseurs pour lever toutes les entraves liées à la bonne marche de cette stratégie.
L'autosuffisance alimentaire sera atteinte d'ici 2027.
La sécurité alimentaire, véritable fer de lance du second mandat du président Abdelmadjid Tebboune, se transforme en un chantier d'envergure nationale. Dès sa réélection, le chef de l'État a fait une promesse forte: l'Algérie atteindra l'autosuffisance alimentaire d'ici 2027. Une vision qui prend déjà forme sur le terrain, avec un objectif clair: transformer le désert en une nouvelle Californie.
Les premiers fruits de cette ambition sont là, littéralement. Dans des terres sahariennes autrefois arides, des cultures autrefois impensables fleurissent aujourd'hui. Mais Tebboune ne s'arrête pas là. Il vise désormais les cultures stratégiques, celles qui feront de l'Algérie un acteur incontournable de la production agricole mondiale. Ces projets sont massifs, audacieux, et surtout, déjà en marche. De vastes fermes intégrées poussent dans les dunes, portées par des investissements nationaux et internationaux. L'un des projets phares est la ferme algéro-turque Donyassir, déjà opérationnelle, un symbole fort de cette transformation. Mais c'est surtout avec le mégaprojet algéro-qatari Baladna que le Président entend frapper un grand coup: produire de la poudre de lait en Algérie, pour en finir avec une dépendance coûteuse à l'importation, qui pèse chaque année 800 millions de dollars sur le budget national. Ce projet marque un tournant décisif pour le pays, une véritable révolution dans la filière laitière. Avec une détermination affichée, Tebboune promet que d'ici 2026, l'Algérie ne devra plus importer de blé dur, d'orge ou de maïs. Mais ce n'est pas tout.
L'autosuffisance en lait, huile et sucre suivra rapidement, d'ici à 2027, un pari audacieux qui résonne comme un défi lancé au destin. Pour Tebboune, l'agriculture ne doit plus être seulement un secteur économique, mais le coeur battant d'une Algérie indépendante, capable de nourrir son peuple sans compter sur l'extérieur. Cependant, ces projets ambitieux rencontrent des défis. L'un des obstacles majeurs reste l'électrification des fermes sahariennes.
Le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, s'emploie à relever ce défi titanesque. Il supervise actuellement le raccordement de fermes isolées au réseau électrique. Ce raccordement est crucial pour permettre la mécanisation et l'irrigation des terres agricoles, transformant ces régions autrefois reculées en de véritables zones de production à grande échelle. D'autres problèmes persistent, notamment ceux liés aux procédures douanières pour l'importation des équipements agricoles.
Le ministre de l'Agriculture, Youcef Cherfa, a pris les devants pour résoudre ces difficultés. Il a rencontré les investisseurs du sud du pays, qui lui ont exprimé leurs frustrations concernant les lenteurs administratives qui retardent la concrétisation des projets. En réponse, Cherfa a annoncé la mise en place d'un «couloir vert» pour accélérer les procédures de dédouanement, une mesure qui vise à réduire les délais et éviter que les saisons agricoles soient compromises. Début septembre, Cherfa a également réuni des investisseurs de neuf wilayas du Sud pour évaluer la progression des projets d'investissement agricoles. Ces rencontres avaient pour objectif de définir des plans concrets dans le cadre du programme national de développement des cultures stratégiques, incluant les céréales, le maïs, les oléagineux et le lait.
Le gouvernement, déjà engagé à faciliter les investissements dans le secteur, a réitéré son soutien aux grands investisseurs disposant de surfaces agricoles de plus de 10 000 hectares, leur ouvrant un accès simplifié à toutes les infrastructures nécessaires. Des facilitations qui devraient encourager de nouveaux investisseurs à sauter le pas.
D'ailleurs, Tebboune leur a lancé un appel du pied et affirme que l'agriculture dans le Sud, notamment des cultures stratégiques sera l'une des grandes priorités de son second mandat. Il parle aussi de doubler les surfaces agricoles irriguées pour dépasser les 3 millions d'hectares. L'agriculture sera ainsi l'un des piliers de l'Algérie victorieuse...

Walid AÏT SAÏD



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