Les autorités sont déterminées dans leur volonté de développer la filière céréalière, consacrant à cette priorité tous les efforts nécessaires dans les cinq prochaines années.C'est ce qui ressort des déclarations du Pr Tarik Hartani, coordinateur du comité de réflexion pour le développement des céréales en Algérie et directeur général de l'ENSA. Ce dernier a dévoilé lors d'une intervention, hier, à l'émission «L'invité de la rédaction» de la chaine 3 de la Radio algérienne, dans le sillage de la rencontre consacrée à la présentation du Plan stratégique pour le développement de la filière céréalière 2023-2028, qui a eu lieu lundi, que ce plan ambitionne d'investir dans le Sud, comme dans le Nord du pays. « Dans le Nord, le plan prévoit d'augmenter les rendements des céréales de 20 à 30 q/ha, et dans le Sud, il s'agit d'augmenter les superficies des terres cultivées à 1 million d'hectares à moyen terme », a-t-il indiqué. Tenant compte de nombreux aspects pour parvenir à cet objectif, il a expliqué dans ce sens que « l'aspect matériel en agriculture est important. Nous savons que la tendance actuelle est la raréfaction de la main-d'?uvre agricole, mais la solution se trouve aussi dans un matériel agricole performant et des technologies innovantes ». Il y a également l'incontournable ressource hydrique, qui exige « la valorisation de tous les points d'eau, notamment les 500 retenues collinaires, pour parvenir à produire les 3 millions de tonnes de blé que l'on ambitionne », a fait remarquer le Pr Hartani.
Si l'augmentation de la productivité est un défi majeur, elle doit être accompagnée par un travail de fond susceptible de la faire durer dans le temps, et il s'agit, selon le spécialiste, de la diversification des semences. « La qualité des semences constitue l'objet de recherche de plusieurs laboratoires. Beaucoup de chercheurs sont parvenus à conférer aux semences des propriétés de tolérance par rapport aux aléas climatiques, parce que les variétés locales, comme nous le savons, ne peuvent pas être productives, d'où l'importance du rôle de la biotechnologie », a considéré le Pr Hartani. Pour sa part, M. Ibrahim Mouhouche, chercheur à l'Ecole nationale supérieure d'agriculture, spécialiste de la sécurité alimentaire et hydrique et membre du comité chargé de préparer la stratégie nationale pour le développement de la division des céréales, a estimé, dans ce cadre, dans une déclaration à la Radio nationale chaîne «1», que « nous devons nous diriger vers les régions du Sud-Ouest pour promouvoir la culture des céréales ». Soutenant que des méthodes scientifiques doivent être utilisées pour développer le secteur agricole afin d'atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, en particulier dans les céréales, a-t-il relevé. « Le président de la République attache une grande importance au volet agricole et hydrique afin d'améliorer le niveau de la production nationale afin d'atteindre l'autosuffisance », a rappelé M. Mouhouche. « Malheureusement, l'Algérie importe 80% de sa consommation de céréales, et il est temps de réduire ce pourcentage », a-t-il ajouté.
La filière stratégique de la céréaliculture
Dans un contexte connexe, l'intervenant a souligné qu'« une feuille de route a été établie pour expliquer toutes les étapes qui doivent être effectuées par l'agriculteur afin d'atteindre un produit acceptable, en particulier dans la filière des céréales ». «L'un des mécanismes les plus importants pour promouvoir la culture des céréales en Algérie est d'aller dans les régions du Sud, en particulier celles de l'Ouest, qui contiennent un énorme réservoir d'eau souterraine », a-t-il déclaré.
Dans son intervention lors de la rencontre consacrée à la présentation du Plan stratégique pour le développement de la filière céréalière 2023-2028, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a confirmé, de son côté, que le plan vise principalement à améliorer la production et la productivité dans la filière des céréales et à développer la qualité des semences. M. Badari a expliqué que le document vise également à organiser la filière, à développer les techniques agricoles utilisées dans la production et à développer la recherche scientifique, ajoutant qu'il existe un comité pour assurer la concrétisation et le suivi du plan visant à atteindre l'autosuffisance conformément aux directives du président de la République et au plan d'action du gouvernement. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a souligné que la filière céréalière est l'une des composantes du secteur agricole en Algérie, qui constitue également l'un des piliers du développement économique global du pays dans le cadre du Plan national de développement agricole à l'horizon 2030.
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Posté Le : 13/09/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Z
Source : www.lequotidien-oran.com