Algérie

Culture : place aux «jeunes» ('!)



Mehdi Benaïssa, Ab-delkader Djeriou et Mohamed Allal ont été désignés, mi-mars, par le ministère de la Culture, respectivement, commissaire du Festival international du film engagé, commissaire du Festival international d'Oran du film arabe et enfin, commissaire du Festival d'Annaba du film méditerranéen. Point n'est besoin de présenter leurs CV faits de haut et de bas (dont des mises à l'écart et même des mises en détention) mais aussi et surtout de créativité et d'esprit d'entreprise.Comme il n'est point besoin de tresser des lauriers à ceux qui les ont précédés qui ont fait, malgré les difficultés matérielles et financières et les obstacles bureaucratiques, beaucoup pour la réussite des trois festivals. C'est, pour cela, d'ailleurs que les festivals en question existent encore. Il s'agit seulement, demain, de ne pas oublier leur engagement et leurs efforts, comme s'ils n'avaient rien accompli. Bien que cela ne m'étonnerait pas, sachant combien nos mémoires «administratives» ont pris l'habitude d'évacuer, et même d'effacer, les passés aussi glorieux furent-ils. Nos trois lauréats de la vie culturelle nationale font donc partie d'une nouvelle génération, celle des quadras quinquagénaires qui ont entrepris des études universitaires de qualité dans des spécialités proches de leurs fonctions actuelles, qui ont géré, qui ont créé, qui ont écrit, qui ont critiqué (et parfois «subi» des mesures de rétorsion) et proposé, bref, qui ont eu déjà une vie professionnelle assez chargée et bien remplie. Il leur reste maintenant à réussir, chacun de son côté, mais ensemble en ce qui concerne l'objectif : redonner au pays une image de vie culturelle de qualité et participer à la promotion du cinéma et du film. Et montrer qu'en Algérie, il n'y pas que le temps du Ramadhan pour avoir une vie culturelle intense et de qualité.
Pour cela, pour réussir, il leur faut cependant faire attention à ne pas tomber dans les trois pièges traditionnels qui ont déjà fait tant de dégâts :
1/ le «béni-oui-ouisme» administratif et politique qui, au nom de l'«intérêt» national, de la paix sociale... et du respect des «constantes» nationales, principes de nos jours galvaudés tout particulièrement par les réseaux sociaux et les nouveaux «illuminés», fait accepter toutes les censures, même les plus ridicules;
2/ le «ben'amisme», cet odieux héritage des gestions passées, qui consiste à se servir du pouvoir du moment pour conforter des positions de privilèges et d'avantages au bénéfice de la parentèle, des copains et des favoris coquins;
3/ l' «affairisme», fils aîné de la corruption avec sa course effrénée aux avantages matériels. Trois nominations. Trois avenirs. Mais aussi, trois espoirs de la «nouvelle Algérie». Avec, enfin, l'espoir d'un «grand remplacement» générationnel qui a tardé à venir, ce qui avait entraîné des dégâts terribles, dont la «fuite des cerveaux» et des compétences.


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