Algérie

Culture maraîchère : Des phéromones contre la mineuse de la tomate



Apparue il y a de cela deux années, Tutta absoluta, redoutable mineuse de la tomate et des solanacées, continue de causer des dégâts considérables sur les plants de tomates qu'ils soient cultivés en plein champ ou sous serre. Ce qui aura incité les maraîchers à recourir à l'usage immodéré des pesticides dont les effets sur le consommateur sont loin d'être négligeables. Pourtant, dès le début de cette invasion venue selon toute vraisemblance depuis l'Espagne, les chercheurs spécialisés auront vite fait d'attirer l'attention des responsables sur la nécessité de recourir à des traitements palliatifs, excluant l'usage exclusif de matières chimiques. De leur côté, les services de la protection des végétaux avaient incité les fellahs, en attendant l'arrivée de prédateurs biologiques, le recours à des filets de protection afin d'empêcher l'entrée des insectes dans les serres. Des recommandations qui n'avaient pas fait l'unanimité chez les fellahs de Aâchaâcha et d'ailleurs, qui continueront à leur préférer les pesticides. Mais voilà que depuis une semaine, on s'affaire au niveau de l'INPV à sensibiliser les centaines de fellahs de la région du Dahra à se préparer à accueillir pas moins de 5 000 pièges à phéromones.Il s'agit de substances naturelles produites par les insectes mâles en vue d'attirer les femelles pour accouplement. Quoique relativement coûteuse, la formule n'est pas faite pour déplaire aux fellahs qui ne débourseront aucun centime, ni a fortiori aux adeptes de la protection de l'environnement, ces substances étant totalement inoffensives. Rien que pour la région de Aâchaâcha, on compte en moyenne annuelle environ 8000 chapelles, soit près de 250 hectares. On apprend auprès des spécialistes qu'il faut environ 3 pièges /hectare, ce qui devrait suffire à protéger toute la zone du Dahra. Il s'agit d'une opération de grande envergure dont la réussite dépend en partie de la collaboration des fellahs qui doivent impérativement cesser tout traitement chimique. C'est seulement à ce prix que les consommateurs pourront enfin se délecter avec des tomates saines, produites dans des conditions proches des produits biologiques. Ce qui devrait enfin justifier leur prix.


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