Culture : Khaled Bakhti, l’homme aux 1 000 poèmes

Il continue à végéter dans un anonymat malheureux. Il s’agit de Bakhti khaled Brahim, un employé au sein du service de l’état civil de la mairie d’Oran, qui a toujours espéré embrasser une carrière d’homme de lettre.

Agé d’une cinquantaine d’année, proche de la retraite, il dispose d’un recueil de plus de 1 000 poèmes. Il souhaite voir éditer un jour ces oeuvres. Son amour pour l’art théâtral, la poésie populaire ainsi que l’écriture, remontent à plusieurs années. Il se dit désolé de se retrouver, à la veille de la retraite, encore à subsister au milieu des archives de l’état civile de la mairie d’Oran, alors que son vœux le plus cher est d’évoluer dans le monde de la culture. C’est un talent avéré qui est condamné à passer son temps à décortiquer les registres poussiéreux de l’état civil. Ce personnage a longtemps côtoyé un autre maître de l’Andalous, Moulay Lahbib. Il a occupé une responsabilité au sein du conservatoire d’Oran où il a beaucoup appris auprès d’éminents coopérants. Membre du bureau national de l’ONDA, il a écrit sur la ville d’Oran, son histoire entre 1881 et 1962. L’ouvrage doit paraître chez les éditions SNED. Nationaliste, il a rédigé « la Bataille de Madagh, en 1956 ». Dans l’univers de la poésie populaire, il dispose d’un Diwan riche de 1 000 morceaux puisés pour l’essentiel du terroir. Sur les planches du théâtre, il a travaillé de la fin des années 70 à début 90 aux côtés de Bakhti Driss et l’inoubliable Ikach Mohamed (H’didouan). Il a participé, d’autre part, à côté de Mustapha Ben Harrat, à l’émission « Caméra invisible » et a interprété des rôles dans des téléfilms produits par l’ENTV. Parmi ses œuvres théâtrales, il a écrit « El Idara Wal Mahtoum ». Dans cette pièce, Bakhti descend en flammes la bureaucratie qui s’évertue à écraser le citoyen.. Selon son milieu social et professionnel, cet homme est l’un des meilleurs poètes populaires dont l’essentiel des œuvres est consacré à l’amour du pays et de sa ville.