Mohamed RahmaniLe tourisme ne peut se passer de la culture car celle-ci en est la vitrine et le premier atout. Le touriste attiré par les sites naturels, par la beauté des paysages et des espaces ira de découverte en découverte sillonnant le pays pour satisfaire sa curiosité et ainsi faire le plein d'images pour le plaisir des yeux et des sens. Mais ce dépaysement qui, les premiers jours, attire et emballe s'évanouit au bout de quelques temps et le touriste s'en lassera si le circuit proposé n'est pas accompagné d'animations culturelles issues du terroir. La culture vient donc à la rescousse pour meubler ce temps etcontribuer à rendre agréable ce séjour en organisant des festivals, des soiréesmusicales, des spectacles, des représentations, des conférences et des visites guidées dans des musées.Le schéma directeur d'aménagement touristique avec son plan qualité tourisme par lequel le ministère de tutelle voulait booster le secteur reste cependantinsuffisant malgré les ambitions affichées et les moyens mis en ?uvre. Le plan en question prévoit une mise à niveau pour les adhérents (voyagistes, restaurateurs, hôteliers, tour-operators, thermalistes, offices du tourisme et responsables de plateformes d'accueil) à laquelle ils doivent se conformer; mise à niveau qui fera plus tard l'objet d'un audit. Un label sera décerné à ceux qui auront respecté les conditions édictées ce qui leur permettra de figurer sur la liste des guides touristiques mondiaux et ils pourront ainsi profiter des flux des touristes qui les choisiront parmi d'autres. Ce planambitieux gagnerait à intégrer le volet culture qui ne peut être dissocié du secteur par le fait qu'il lui est indispensable, ils apportent l'un à l'autre une sorte de caution solidaire qui leur permet de s'assurer une activité pérenne.Sur le terrain en matière d'investissement touristique, infrastructures d'accueil, personnels qualifiés, restaurants, aires de campings, de détente, salles d'exposition, restaurants, la situation n'est guère reluisante et ne peut refléter les ambitions d'une ville qui se veut pôle touristique par excellence. Pourtant la région recèle de sites et de paysages qui peuvent la catapulter au rang des destinations touristiques les plus prisées à travers le monde.En dehors de ce que la nature a offert gracieusement, rien n'a été fait pourpromouvoir cette destination qui pourrait développer ce secteur moribond dontl'activité créerait des milliers de postes d'emploi. Même avec ce que la région recèle déjà comme atouts, aucune initiative, aucune action, aucun apport de quelque forme que ce soit n'a été fait pour au moins intéresser les quelques touristes qui malgré tout arrivent.Les tour-operators de Annaba que nous avons contactés chôment pour la plupart par manque de touristes et se rabattent sur les voyages organisés ou le pèlerinage aux lieux saints. «J'aurais bien aimé que nos représentations à l'étranger multiplient les contacts auprès des agences de voyage, et les invitent à visiter le pays, quitte à leur payer les frais, pour promouvoir la destination Algérie comme le font nos voisins qui chaque année font le plein. Entretemps, on aura mis à niveau nos structures d'accueil avec un personnel bien formé et maîtrisant différentes langues. Des circuits touristiques auront été élaborés de sorte que les touristes puissent vraiment découvrir lesspécificités culturelles du pays. L'on verra alors débarquer par bateaux entiers des touristes au niveau du port de Annaba. Touristes qui seront pris en charge avec des programmes où seront intégrées différentes activités, spectacles, conférences, soirées musicales, itinéraire touristique, selon les profils et les besoins. L'on pourrait commencer d'abord par la visite de la ville moderne, ensuite c'est la vieille ville avec ses ruelles, ses maisons datant du XVIIIe siècle, la mosquée Abou Merouane, la zaouia de Sidi Brahim, les ruines de Hippone, la basilique Saint-Augustin, pour ensuite prolonger pendant deux jours, durant lesquels les touristes découvriront l'olivier de Saint-Augustin à Thagaste puis le théâtre et l'université de Madaure, une virée à Thubursicum Numidarum (Khemissa) pour se terminer au théâtre romain de Calama (Guelma). Bien sûr, ce circuit comprend la découverte des plats duterroir tels que le couscous, la chakchoukha locale ainsi que certaines pâtisseries traditionnelles qui sont très appréciées», nous confie un voyagiste.Chez nos voisins tunisiens, qui ont su développer ce créneau qui représente7% du PIB auquel s'ajoutent les transports, l'artisanat, la restauration pour atteindre près de 40% en tout, les circuits touristiques proposés intègrent invariablement la visite de musées, de sites archéologiques, les spectacles, les soirées musicales auxquelles participent des chanteurs et des artistes tunisiens pour mettre en valeur le patrimoine culturel local. Le touriste émerveillé par ces découvertes sera le meilleur ambassadeur du tourisme tunisien dans sa ville, il en fera la publicité autour de lui ce quiramènera encore plus de touristes.L'Algérie dispose d'un littoral de plus de 1 200 kilomètres, des paysagesmerveilleux aussi bien au Nord qu'au Sud avec une diversité culturelle qui ferait pâlir d'envie les pays les plus en vue en matière de tourisme. La Kabylie, les Aurès, Ghardaïa, Timimoun, Tamanrasset, des musiques du terroir, un artisanat spécifique à chaque région et un sens de l'hospitalité légendaire dans cette Algérie profonde qui conserve jalousement ses traditions. Ce trésor inestimable périclite alors qu'il peut être une ressource inépuisable pour le développement.M. R.
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Posté Le : 09/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com