Algérie

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Le nouvel album de Boudjemâa Agraw est dans les bacs depuis quelques jours.Contrairement au titre Ya que Bouh qui Fouh, décliné dans un style cocasse qui laisserai facilement prêter à l'album un contenu railleur et humoristique, les textes des chansons sont plutôt sobres et sérieux.Composé de huit chansons, entièrement écrites et musiquées par l'artiste, cette nouvelle production est une sorte de condensé des principales réflexions sociopolitiques de l'artiste. Le combat identitaire, l'arabisation, la religion, le génocide en Syrie, la situation de l'artiste et de la chanson kabyle ?sont passés, dans cet opus, dans la moulinette artistique de Boudjemaâ Agraw. De la déconfiture sociopolitique actuelle du pays, l'artiste signale dans la chanson kif kif a muh que gouvernants et gouvernés en sont responsables. Le personnel politique qui gouverne le pays depuis 1962 est immuable.Les pratiques politiques improductives, les discours ronronnants et d'autres travers sont toujours en usage, précise l'artiste dans Ta chanson. Les tenants du discours sur l'arabisation au rabais et des champions de la thèse «Nous sommes des amazighs arabisés par l'islam» sont vilipendés. Dans la chanson «Ma Taâreb taxreb», le chanteur rappelle que la fonction de l'islam n'est pas d'arabiser mais d'islamiser. Oui pour l'islam, non pour l'arabisation, plaide- il. Fidèle à son parcours de militant du combat identitaire et démocratique, l'artiste affirme dans «S'abdrid ad Nughal» que pour Tamazight et les causes justes, il sera toujours présent.Dans Cena n'lebsalla, Il se laisse aller à la confidence. Il confie que son v?u est de chanter la beauté, la joie, l'amour, mais comment peut-il le faire lui qui marche sur des chardons. Il s'indigne au passage, de l'importance que prend de nos jours la chanson paillarde. Comme tout homme public, l'artiste fait l'objet de toute sorte de critiques. Dans la chanson «Wid iheqren», il s'attaque aux critiques qui flinguent. «Le chien aboie, la caravane passe» assène-t-il. Il évoque les années du terrorisme où les gens se terraient, fuyaient le pays, alors que lui est demeuré au pays, à parcourir sa Kabylie et à chanter partout où il est invité pour conjurer le sort et ne pas sombrer dans le désespoir. Les critiques quand elles viennent du bas, on ne doit pas s'en soucier, conclut-il. Produit d'une époque, cet opus fait clairement écho des ambigüités politiques du pays.


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