Dans les campagnes où cette tradition assure des ressources financières pour de nombreuses familles, le travail se fait toujours de manière traditionnelle.
La cueillette des olives, la plus ancestrale des traditions est plus que jamais une affaire de femmes. Et pas n’importe quelle femmes, puisqu’il s’agit de femmes rodées à ce travail dur et pénible.
Dans toutes les localités rurales de la wilaya de Jijel, notamment dans les régions où la tradition de l’huile d’olive est ancrée dans les mœurs, c’est la femme, et principalement elle, qui s’occupe de ce travail. Par pure tradition ou par besoin, c’est elle qui fait l’essentiel de l’effort pour aller cueillir les graines d’olives.
Dés le début du mois de novembre, c’est toute une logistique qui s’installe dans les oliveraies. En dépit des progrès technologiques enregistrés dans tous les domaines de la vie, la cueillette des olives restent une opération purement traditionnelle. Elle n’obéit qu’aux petits moyens de bord pour faire descendre les graines d’olives avant de les cueillir. Un double travail.
Une corvée, dirons certains. Cette corvée c’est pourtant la femme qui l’accomplit. Associé à cette opération, l’homme reste indispensable dans le branle-bas de combat qui mobilise souvent toute la famille. Dans les exploitations d’olives, le remue-ménage qui accompagne la cueillette des olives se poursuit jusqu’au mois de février.
Pour beaucoup de femmes, la récolte obtenue est un moyen de subsistance. Elle permet à des familles sans ressources de vivre grâce à la vente de l’huile d’olive.
«L’huile d’olive n’a pas de prix, contrairement à ce qu’on dit sur sa cherté, il est encore vendu à un prix raisonnable par rapport à tout l’effort qu’il nécessite pour l’obtenir; avec tous les risques qu’on court pour cueillir les olives, je crois que l’huile est encore abordable», tranchent certaines femmes.
La récolte des olives est souvent fatale pour des femmes qui font des chutes paralysantes des oliviers. Certaines ont du être hospitalisées. D’autres ont subi un sort encore plus dramatique. Dans les services des urgences, les cas des chutes d’olives sont chaque saison connus du staff médical.
Dans la wilaya de Jijel, on estime à 13.254 ha la superficie totale en phase de production, soit un équivalent de 134.000 oliviers. Les oliveraies sont souvent un domaine purement familial.
Dans les vergers, on compte même des oliviers centenaires. L’héritage est familial. Il se transmet de père en fils.
Depuis quelques années, les subventions accordées aux agriculteurs ont permis la création de nouvelles oliveraies. Leur rendement se fait encore attendre. Mais pour bon nombre d’initiés à ce domaine, l’huile d’olive des anciennes oliveraies est d’une qualité exceptionnelle par rapport à celui produit par les nouvelles plantations.
En dépit de l’effort engagé pour renouveler le potentiel oléicole existant, on assiste dans la wilaya de Jijel à une baisse de la production.
D’où la rareté d’un produit très convoité.
Adam S.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/12/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Adam S.
Source : Elwatan.com du samedi 20 déc 2014