Algérie

Croisée des chemins



Des centaines de milliers d?Algériens reprennent aujourd?hui le chemin des classes. Ce sont les élèves, tous âges et niveaux de scolarité confondus, mais aussi les enseignants tout aussi concernés par cette rentrée. Une rentrée presque naturellement entourée de questions récurrentes sur la capacité de l?école algérienne à se mettre en adéquation avec les formidables exigences d?une société qui engage le challenge colossal du développement. L?école algérienne ne peut pas être perçue dans sa seule représentation de lieu d?accumulation et de transmission du savoir sans que cette mission soit également couplée à une dimension utile au pays. Toute réforme de l?école ne sera pertinente dès lors qu?elle aura réduit les facteurs de déperdition et d?exclusion qui peuvent nourrir du ressentiment social. La vocation de l?école n?est bien évidemment pas celle de fabriquer de l?échec en laissant de larges quotas d?adolescents sur le bas-côté de la route avec tous les risques que cela implique. L?école est en fait le maillon sur lequel repose toute dynamique d?évolution induite de la société, car elle est à la croisée de tous les enjeux. L?école algérienne, à cet égard, ne peut pas s?abstraire d?une vérité forte : celle de la globalisation et de ses effets d?accompagnement sur les effectifs scolarisés. Il est ainsi illusoire de croire que les écoliers, les collégiens, les lycéens algériens n?ont pas déjà une considérable accumulation de savoir technologique du fait de leur grande familiarité des outils tels que la télevision, internet ou le téléphone mobile. C?est ce contexte de constante évolution qui redimensionne aussi les missions de l?école vers l?ouverture et l?universalité. Il ne peut pas y avoir de système scolaire efficient sans la prise en compte de l?interaction entre tous les paramètres qui participent au bon fonctionnement de l?école. Les milliers d?élèves qui prennent ce matin le chemin de la rentrée sont les cadres dont le pays aura besoin et il n?est pas inscrit, pour chacun d?entre eux, la fatalité de l?échec. En outre, leur cursus scolaire ne sera vraiment accompli que dans la conjonction de responsabilités qui impliquent aussi les parents. Il ne peut pas y avoir le miracle d?une école un peu sublimée et décalée par rapport à la réalité du terrain. La réussite de l?école algérienne devrait alors être due autant aux vertus de la réforme qu?à celles du travail, étant entendu que dans ce secteur il n?y a que l?effort qui est récompensé. Un bonne rentrée est dans ce sens celle dont tous les acteurs ont la pleine conscience de leurs responsabilités et les assument sans se payer de mots. Ce qui contribuerait à la mise en accord des paroles et des actes.


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