Algérie

Croire en l'avenir, il ne saurait être autrement



Croire en l'avenir, il ne saurait être autrement
Dans son adresse à l'occasion de la Journée du Chahid, le chef de l'Etat, faisant plus dans l'oraison que dans la solennité, s'est adressé à des acteurs de l'actualité de ces dernières semaines qu'il identifie forcément, et ces derniers, évidemment, se reconnaissant, même si celui vers lequel tous les regards se sont tournés, compte tenu de l'hypermédiatisation dont il a été l'objet, le principal homme visé, en l'occurrence le secrétaire général du FLN, a très rapidement tenu à souligner que toute ressemblance en ce sens est, on ne peut plus, fictive.Quoiqu'il en soit, le crash d'avion qui a endeuillé le pays, aura fourni certes une triste opportunité au chef de l'Etat de s'adresser aux familles endeuillées, à l'institution militaire à laquelle appartiennent les victimes, mais également au peuple algérien pour rappeler qu'au moment où une échéance importante attend l'Algérie, l'heure est grave compte tenu du délitement tous azimuts qui s'installe insidieusement à hauteur des strates politiques, sociales et leurs conséquences évidentes sur l'économie nationale et, obligatoirement, de cause à effet et de manière directe, sur la majorité des Algériens.La commémoration de la Journée du Chahid a, en quelque sorte, servi de piqure de rappel dans la mesure où les milliers d'entre les enfants de l'Algérie qui se sont sacrifiés pour que leurs frères vivent libres ont «...déposé entre les mains de la nation, un legs qui gagnerait à être sauvegardé et conforté et non point d'être compromis», dira le président de la République. Or, la menace allait crescendo ces derniers temps, les velléités visant à faire vaciller le pays et en faire «...une proie facile» au profit de ses détracteurs «...à l'instar de ce qui se passe dans d'autres pays», a-t-il, à juste raison, souligné.Le sentiment d'instabilité latente qui prévaut à travers le territoire et le malaise au quotidien de la plus grande partie de ses habitants, à savoir les jeunes, n'échappent pas à Abdelaziz Bouteflika, lequel, comme constatant le peu de propension au sein de certains milieux et certaines «hautes personnalités» plus affairés à guerroyer par médias nationaux et internationaux interposés, fait appel à leur vigilance autour des constantes de la nation. Malheureusement, il ne s'agit-là pas plus que d'un discours auquel ces jeunes ne croient plus, non pas qu'ils doutent de la sincérité du président de la République, mais beaucoup plus de l'énorme décalage entre ceux (discours) officiels auxquels les ont habitués aussi bien les gouvernements successifs que le reste des hommes politiques prompts à dénoncer l'inertie de ces gouvernements et à chaque fois l'incurie de leurs membres à chaque fois que l'opportunité leur est offerte, notamment lors des élections toutes natures confondues.Certes, le chef de l'Etat a rappelé que les Algériens ont depuis l'avènement d'une démocratie réelle et pleinement exercée une «...chance que la différence et la diversité d'opinion existent, la démocratie en tant que valeur humaine, est un élément incontournable dans l'?uvre de rénovation et de réforme, mais aussi dans la bataille de changement». La réalité est toute autre et la question que se posent quotidiennement les jeunes est des plus légitimes car de changement, et pris au cas par cas, l'immense majorité de ces derniers ne voit toujours rien venir.Stricto sensu et compte tenu des éléments de langage desquels il a inhabituellement fait usage, dans sa déclaration de mardi dernier, le président de la République semble annoncer un avenir difficile pour le pays, mais en nuançant l'acuité selon que le peuple, auquel il rend le grand et sincère hommage, fasse encore preuve de «maturité, clairvoyance et justesse de choix» pour désigner celui qui sera à la tête de l'Algérie, suggérant ainsi de manière subliminale qu'il ne sera pas question d'un quatrième mandat. D'où justement la gravité dans les termes de la déclaration, mais également et surtout une sorte d'appréhension, celle d'un homme qui durant une quinzaine d'années a tout donné à son pays... jusqu'à sa santé physique après lui avoir consacré, en d'autre temps, sa jeunesse.A. L.




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