Algérie

Crises des carburants: L'UGCAA interpelle les responsables locaux



Deux représentants de la fédération nationale des gérants de stations-service, sous tutelle de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), pour les wilayas d'Oran et de Mostaganem, ont animé hier un point de presse autour des dernières perturbations qu'a connues la distribution des carburants au niveau de plusieurs wilayas de l'Ouest du pays.

D'emblée, le représentant de la wilaya de Mostaganem, Bouabdellah Daho, a donné le ton en estimant qu'il s'agit d'«une fausse crise», étant donné que des solutions existent, ajoutant que les diverses explications données par Naftal ne sont pas convaincantes, et ce au détriment de l'action commune avec les partenaires qui n'existe que théoriquement. De ce fait, en cas de catastrophe naturelle, devait s'interroger l'intervenant, comment devrait-on faire face ? En clair, le même représentant estime que la corporation a été marginalisée et on ne l'a jamais associée à trouver les solutions idoines.

«Hier, c'était la question des lubrifiants qui est restée sans solutions, aujourd'hui, la crise des carburants peut donc être perçue comme une diversion», devait abonder M. Daho, qui précise que la station est alimentée à raison d'un camion tous les 3 ou 4 jours pour des produits à très forte demande étant donné que pour les huiles, les besoins ne se manifestent que périodiquement. «Pour une demande globale des 4 produits, à savoir le gasoil, l'essence normal, le super et le sans plomb, de 40.000 litres on ne vous livre que 10.000 et, souvent, sans que la livraison ne soit diversifiée. Mais ce qui est révoltant, c'est le programme de distribution qui pose réellement problème étant donné qu'il y a une véritable discrimination et Naftal favorise ses stations dites en gérance directe au détriment des autres gérées par des opérateurs libres», a ajouté le même intervenant. «En plus, même pour le dispatching entre les wilayas, il y a un favoritisme injustifié et c'est la wilaya de Sidi Bel-Abbès qui tire actuellement le plus grand profit, sachant que le district de Naftal est basé au niveau de cette ville. Ceci est incohérent étant donné que la distribution doit se faire équitablement et selon les besoins réels», devait indiquer l'intervenant. En dépit de ce «deux poids deux mesures», et même si elle bénéficierait de toute la production nationale, la crise au niveau de cette wilaya ne peut pas être atténuée, et ce en raison de la présence de plusieurs spéculateurs qui alimentent les «hallabas». A ce sujet et conformément aux orientations du chef de l'Etat de dénoncer tout abus, la fédération le fait publiquement, devait souligner M. Daho, qui insiste sur le fait qu'en tant que produit stratégique, le carburant doit être géré d'une manière efficiente.

De son côté, Omar Allali, le représentant des pompistes d'Oran, estime que la question demeure entière étant donné qu'actuellement d'autres wilayas comme Chlef et Tissemsilt traversent la même pénurie. «Mais pour le cas d'Oran, la responsabilité de cette crise incombe à l'agence Naftal d'Oran qui se comporte comme un épicier», devait déclarer l'intervenant en mettant l'accent sur l'anarchie qui règne et qui nécessite des solutions de fond. Et de considérer que même si des raisons objectives peuvent être évoquées, il n'en demeure pas moins que 50% de cette crise trouve son origine dans la mauvaise gestion. D'autres gérants de stations-service ont pris la parole pour fustiger Naftal qui, selon eux, est en train de créer les conditions de spéculation comme cela a été le cas pour les lubrifiants, dont la dernière crise a favorisé l'apparition d'un marché parallèle et qui spécule sur les prix. A titre d'exemple, une huile très demandée est cédée à 320 DA le litre, alors que son prix officiel n'est que de 160 DA, devait révéler un pompiste. Dans la salle, des transporteurs ont manifesté leur crainte de voir cette situation perdurer, ce qui va mettre en péril tout le secteur des transports. En conclusion, les deux représentants tiennent à mettre devant leur responsabilité les autorités publiques quant à la persistance de cette situation et les interpellent pour prendre les mesures qui s'imposent.




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