Algérie

CRISES DANS LE MONDE ARABE L'internationale de gauche se cherche un rôle



La secrétaire générale du Parti des travailleurs a, en sa qualité de coordinatrice de l'Entente internationale des travailleurs, présidé, hier, au siège de son parti, la réunion de coordination de l'EIT. Dans son allocution d'introduction, concise, puisque transcrite et lue, Louisa Hanoune a fait le choix de ne pas trop s'attarder sur les affaires «domestiques».
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - La joie de Louisa Hanoune ne pouvait être complète, puisque de nombreux invités à la réunion n'ont pu y prendre part. Certains, victimes de répression, comme c'est le cas pour le représentant pakistanais, d'autres pour des problèmes de santé (Allemagne et Etats-Unis) et d'autres pour des contraintes professionnelles ou syndicales (Russie, Brésil et Espagne). Elle n'a eu de choix que de faire avec cet aléa, d'autant que la réunion coïncide avec le 23e anniversaire des événements d'Octobre 1988. D'ailleurs, c'est par l'évocation du 5 Octobre qu'elle a entamé son discours. La patronne du PT a estimé que le soulèvement d'Octobre 88 est le produit de la politique du remboursement de la dette extérieure de l'Algérie. De plus, pour elle, le soulèvement «n'était pas une révolution puisqu'il n'a pas fait jonction avec la classe ouvrière». Sur sa lancée, Louisa Hanoune a dressé un parallèle de causalité entre le soulèvement populaire de 1988 et les révoltes tunisienne et égyptienne. Selon elle, que ce soit en Tunisie ou en Egypte, les révolutions traduisent une rupture avec les injonctions du FMI ainsi qu'avec les régimes soumis au diktat de l'impérialisme. Evoquant le cas libyen, la secrétaire générale du PT n'a pas hésité à parler de «coup d'Etat international» qui intervient dans le cadre du projet américain du Grand-Moyen-Orient (GMO). «On a vu l'intervention de l'Otan et celle au sol des forces spéciales françaises et britanniques, avec le soutien financier du Qatar», a-t-elle rappelé, avant de mettre l'accent sur le risque de morcellement de la Libye. «Il y a des tentatives d'instrumentalisation des questions touareg et amazighe. Il y a un risque de balkanisation de la Libye.» Enchaînant, elle a fait cas de dangers qui guettent les pays limitrophes de la Libye, en raison des armes distribuées aux civils et l'apparition, concomitamment à l'intervention de l'Otan, d'Al Qaïda. Louisa Hanoune a considéré, par ailleurs, que le FMI tente à nouveau d'étrangler la Tunisie, l'Egypte et la Libye en leur proposant une aide de 80 milliards de dollars conditionnée par des réformes. S'agissant de l'Algérie, elle a fait part de pressions politiques énormes exercées sur le pouvoir. Elle a souligné, aucunement critique, que son parti prend part au débat autour des réformes politiques engagées. Elle a également estimé que des «avancées ont été enregistrées lors de la dernière tripartite ». Prenant la parole, le Français Daniel Gluckstein, membre de la coordination de l'EIT, a dénoncé «le rôle négatif de l'Union européenne pour les pays de l'Europe» ainsi que «les plans de rigueur» qu'elle impose. Le secrétaire général de l'UGTA, Madjid Sidi Saïd, n'a pas souhaité prendre la parole.


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