Algérie

Crise vénézuélienne : Bataille diplomatique entre Washington et Moscou



Washington a décrété vendredi des sanctions à plusieurs généraux et responsables proches du président vénézuélien, Nicolas Maduro, pour entrave à la livraison d'aide humanitaire.Le blocage par ce dernier «de camions et de navires chargés d'aide humanitaire est le dernier exemple de l'instrumentalisation par son régime illégitime de la livraison de vivres et d'approvisionnements indispensables pour contrôler les Vénézuéliens vulnérables», a déclaré le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. «Nous sanctionnons les membres des forces de sécurité de Maduro en réponse à la violence répréhensible, aux morts tragiques et aux incendies inconcevables de produits alimentaires et de médicaments destinés aux Vénézuéliens malades et affamés», a-t-il ajouté.
Parmi les hauts gradés qui voient le gel de leurs éventuels biens sur le territoire américain, figurent le général Richard Lopez Vargas, qui commande la Garde nationale, le général Jesus Mantilla Oliveros, le général Alberto Bermudez Valderrey et le général Jose Norono Torres, ainsi que le commissaire en chef Jose Dominguez Ramirez.
Le même jour, la Russie a promis de poursuivre son aide humanitaire «légitime» au Venezuela, accusant les Etats-Unis de se servir de leur aide comme «prétexte» pour une intervention. Recevant la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a exprimé la «solidarité» de son pays envers Caracas face à «un assaut frontal et une ingérence sans vergogne» des pays occidentaux, qui ont reconnu le président autoproclamé Juan Guaido. «La Russie va continuer d'aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l'octroi d'aide humanitaire légitime», a soutenu Serguei Lavrov après l'entretien.
Il a ajouté : «Aux yeux du monde entier se déroule une campagne cynique visant à renverser le gouvernement légitime du Venezuela, y compris par la menace d'une intervention militaire.» «Nous espérons que la raison va l'emporter du côté américain.» Et de poursuivre : «Le rejet absolu et universel du scénario militaire refroidira, je l'espère, les têtes brûlées de Washington, bien qu'il y en ait là-bas que rien n'arrête.» De son côté, Mme Rodriguez a annoncé la fermeture du bureau à Lisbonne du groupe public PDVSA, pilier de l'économie vénézuélienne et cible de sanctions de la part de Washington, transféré à Moscou.
Bras de fer aux Nations unies
Jeudi, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont réussi à s'entendre sur le Venezuela, avec le rejet de deux projets de texte, l'un américain, objet d'un double veto russo-chinois, l'autre russe, écarté faute de voix suffisantes. Outre la Russie et la Chine, l'Afrique du Sud a aussi voté contre le projet américain qui appelait à des élections présidentielles «libres, justes et crédibles» et à des «livraisons d'aide humanitaire sans entraves» au Venezuela. Le texte russe, qui vise à dénoncer «les menaces de recourir à la force» contre Caracas, régulièrement brandies par Washington, n'a recueilli de son côté qu'un soutien de quatre pays (Russie, Chine, Afrique du Sud, Guinée équatoriale).
Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition, s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier en invoquant la Constitution. Il a été reconnu président ou est soutenu par une cinquantaine de pays. Une opération d'acheminement d'aide humanitaire a été bloquée le 23 février à la frontière par les forces de sécurité vénézuéliennes, de même que les tonnes de vivres et de médicaments qui devaient être acheminées depuis le Brésil.
Caracas y voit un prétexte à une intervention armée américaine pour faire chuter le président Maduro.


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