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Crise ukrainienne



Crise ukrainienne
Tension?? La situation est de nouveau extrêmement tendue entre Moscou et l'Occident, au lendemain du rattachement formel de la Crimée à la Russie et à la veille d'un sommet européen.Le Président Vladimir Poutine a signé, hier, un traité historique rattachant la Crimée à la Russie, faisant fi des sanctions occidentales contre Moscou et d'un retour aux pires heures de la Guerre froide.Dans son discours, marqué par des élans de patriotisme et un ton très anti-occidental, M. Poutine a assuré que la Russie ne voulait pas d'une scission de l'Ukraine, deux jours après un référendum en Crimée qui a plébiscité un rattachement à la Russie. «Dans le c?ur et la conscience des gens, la Crimée était et reste une partie intégrante de la Russie», a-t-il lancé, affirmant que Moscou aurait «trahi» les habitants de la péninsule si elle n'avait pas répondu à leur appel à les protéger face à la contestation à Kiev qui a abouti à la destitution du président Viktor Ianoukovitch. La Crimée, qui appartenait à la Russie au sein de l'URSS, avait été offerte en 1954 à l'Ukraine par le numéro un soviétique Nikita Khrouchtchev. «Ne croyez pas ceux qui vous font peur au sujet de la Russie, qui vous crient qu'après la Crimée, vont suivre d'autres régions», a déclaré M. Poutine à l'adresse de ceux qui s'inquiètent d'une éventuelle répétition du même scénario dans l'est russophone de l'Ukraine. «Nous ne voulons pas la scission de l'Ukraine, nous n'en avons pas besoin», a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat russe s'est aussi livré à une dénonciation en règle des Occidentaux qui ont décrété des sanctions contre Moscou, estimant qu'ils avaient «franchi la ligne rouge» et s'étaient comportés de «manière irresponsable» dans la crise ukrainienne. Il les a accusés de faire preuve de «cynisme» et d'agir selon «le droit du plus fort». Le même jour, un militaire ukrainien a été tué à Simféropol dans une tentative d'assaut contre son unité militaire, priée comme les autres unités ukrainiennes de Crimée de se rallier à la nouvelle tutelle russe ou de partir. Cet événement a poussé Kiev à autoriser officiellement ses soldats encore dans la péninsule à prendre les armes pour se défendre. Le Président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a accusé Vladimir Poutine de suivre l'exemple de l'Allemagne nazie, qui avait annexé des territoires avant même le début de la Deuxième Guerre mondiale. Côté américain, le président Barack Obama a invité les dirigeants du G7 et de l'Union européenne à se réunir la semaine prochaine à La Haye pour débattre de la situation en Ukraine et le secrétaire d'Etat, John Kerry, a prévenu qu'une éventuelle incursion de la Russie dans l'est de l'Ukraine représenterait un acte «scandaleux». «L'annexion de la Crimée est illégale et illégitime et les (pays) alliés (au sein) de l'Otan ne la reconnaîtront pas», s'est emporté le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, cependant que le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé la suspension de toute coopération militaire avec Moscou, estimant hautement probable que la Russie soit exclue du G8. La chancelière allemande Angela Merkel a, pour sa part, évoqué un accord allant «contre le droit international», mais a jugé que le dialogue avec la Russie devait se poursuivre. Le président français, François Hollande, a appelé parallèlement à «une réponse européenne forte et coordonnée» au sommet européen qui se tiendra demain et après demain.Hillary : «Poutine veut réécrire l'histoire des frontières»L'ex-Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé, hier à Montréal, que le président russe, Vladimir Poutine, cherchait à «réécrire» les frontières de l'Europe orientale, jugeant qu'il ne tenait qu'à lui d'éviter une nouvelle Guerre froide. En Crimée, «la logique de Poutine» est que les habitants de cette région rattachée à Moscou hier «étaient d'ethnie russe, étaient des russophones, qu'ils ont toujours été partie prenante de la Russie», a déclaré Mme Clinton. Ce raisonnement «pourrait non seulement être étendu à d'autres parties de l'Ukraine, mais aussi à d'autres régions de l'Estonie, de la Lituanie, de la Lettonie, de la Transnistrie. Il y a beaucoup d'endroits où l'on retrouve des gens d'ethnie russe ou russophones», a remarqué l'ex-Première Dame des Etats-Unis. Après l'Ukraine et la Crimée, d'autres pays pourraient «faire face à une attaque russe frontale», a-t-elle averti. «Poutine essaye de réécrire les frontières de l'Europe post Seconde Guerre mondiale», a-t-elle jugé sous les applaudissements du public composé de quelque 4 300 personnes. L'ex-Secrétaire d'Etat américaine (2009-2013) a confié «espérer qu'il ne s'agisse pas d'une nouvelle Guerre froide», ajoutant que «personne ne veut que ce soit le cas», mais que «cela dépend de Poutine». A propos de l'Ukraine, Mme Clinton a esquissé un léger reproche à son ancienne administration: «Nous devons mieux soutenir le gouvernement de Kiev», a-t-elle plaidé, en appelant Washington a s'engager davantage financièrement.Contraste à SimféropolContraste saisissant hier à Simféropol, capitale de la Crimée, qui a voté dimanche dernier son rattachement à la Russie : d'un côté des signes de joie partout en ville, de l'autre une fusillade qui a coûté la vie à un militaire ukrainien et à un milicien pro-russe et l'enterrement d'un Tatar retrouvé mort samedi dernier dans la forêt .Ces faits tranchent singulièrement avec les célébrations qui se sont succédé, hier, à Simféropol, où les coups de klaxon de véhicules aux couleurs de la Russie se sont poursuivis et où l'hymne russe pouvait s'entendre un peu partout dans le centre. A Simféropol, des techniciens ont ôté les mots qui figuraient sur le parlement en russe, ukrainien et tatar, pour les remplacer par le nouveau nom de l'institution : «Conseil d'Etat de la république de Crimée». «Nous attendions ce moment depuis que la Crimée a été offerte en 1954» à l'Ukraine par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, expliquait Anatoli Volkovoï, un habitant de la capitale. Au même moment, au marché aux fruits et légumes de Simféropol, les habitants se pressaient autour des télévisions et des radios pour écouter le discours du Président russe, Vladimir Poutine, qui a signé mardi un traité historique rattachant la Crimée à la Russie, avec effet immédiat. Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, certaines drapées dans une bannière aux couleurs russes, étaient réunies sur la place Lénine, épicentre des célébrations à Simféropol, pour assister à un concert en direct de Moscou. Sur les deux écrans géants, le groupe de rock Lioubé, dont le chanteur est connu pour être un partisan de Vladimir Poutine. Pour l'occasion, ce dernier avait modifié les paroles d'une chanson afin d'y intégrer la nouvelle donne en Crimée. «Russie, ma Russie, de la Crimée au Ienisseï (un fleuve de Sibérie)», a-t-il entonné sous les hourras des habitants de Simféropol. «La Crimée avec la Russie, ensemble pour toujours» ou «Si l'Occident accepte le Maïdan (le mouvement pro-européen à Kiev), il doit accepter le référendum», lisait-on sur des pancartes au milieu de la foule.




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