Algérie

Crise syrienneMoscou et Washington ne désespèrent pas d'un Genève II



Crise syrienneMoscou et Washington ne désespèrent pas d'un Genève II
Compte tenu de l'évolution de la situation sur le terrain, les autorités russes ont estimé que la conférence internationale sur la Syrie ne se tiendrait probablement pas avant le mois d'octobre. Mais ils sont sûrs que Genève II aura lieu. Devant réunir autour d'une même table représentants du gouvernement de Bachar El-Assad et de la rébellion, cette conférence doit reprendre les lignes d'un accord international dessinant les contours d'une transition politique en Syrie, signé à Genève justement le 30 juin 2012, mais jamais appliqué.Moscou et Washington, initiateurs de la démarche avec comme médiateur l'ambassadeur algérien Brahimi, évoquaient alors la fin du mois de mai pour la conférence. Mais l'échéance n'a eu de cesse d'être repoussée en raison de la complexité de l'organisation de cette conférence, butant notamment sur la représentation de l'insurrection à la table des discussions. L'opposition entre Russes et Américains sur la présence de l'Iran à cette conférence ne facilite pas davantage la tâche des diplomates. En attendant, des membres de l'opposition libérale syrienne ont rédigé un programme de transition, qui devrait entrer en vigueur après la chute du régime et qui prévoit d''uvrer à une réconciliation nationale en rendant justice à toutes les victimes.
Ce plan a été présenté à Istanbul, en présence du nouveau chef de l'opposition Ahmad Jarba, sans qu'il soit toutefois adopté officiellement par la coalition nationale de l'opposition. Ses recommandations, élaborées par les 300 membres de la "Maison d'expertise syrienne", qui regroupe des militants des droits de l'homme, des universitaires, des magistrats, des avocats et des dirigeants de l'opposition, stipulent dans un premier temps que les services de sécurité doivent être restructurés et leurs responsables corrompus éliminés, question extrêmement délicate dans une Syrie où les services sont omniprésents et omnipotents depuis un demi-siècle. Ensuite, en ce qui concerne les groupes armés, ils seront désarmés, leurs membres démobilisés et réintégrés dans la société syrienne, assure le programme qui prévoit aussi un nouveau système politique "hybride à la fois parlementaire et présidentiel", basé sur la Constitution de 1950, une Assemblée constituante devant être élue pour proposer une réforme du texte fondamental. Ce plan d'action n'a pas satisfait les djihadistes.
Le chef du Front Al-Nosra, franchise syrienne d'Al-Qaïda, avait averti fin juillet ne s'en tenir qu'à son objectif d'un Etat islamique en Syrie : "Nous, en tant que musulmans, ne croyons ni aux partis politiques ni aux élections parlementaires, nous croyons à une gouvernance islamique basée sur la Choura et la justice divine", a-t-il martelé alors qu'il est combattu au sein de la rébellion avec tous les autres groupes djihadistes. Les Etats-Unis cherchent à mieux cerner la nature des relations de l'opposition avec les islamistes radicaux cherchant comme elle à renverser le régime El-Assad, a déclaré leur chef d'état-major, depuis Tel-Aviv. Le général Martin Dempsey, qui examinait avec ses homologues de l'armée isrélienne la situation sécuritaire dans la région avec l'aggravation de la crise en Egypte, la situation délétère au Liban et les perspectives dans l'Iran présidait par un réformateur, a estimé que le véritable défi en Syrie est de savoir si l'opposition et les islamistes radicaux pouvaient ou non s'allier les uns avec les autres.
Washington na pas encore tiré toutes les leçons des convulsions égyptiennes. En attendant, Bachar Al-Assad lui continue de marquer des points.
D. B.
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