Algérie

Crise pétrolière



Crise pétrolière
Dans une interview accordée aux Echos, le P-DG de Total, Patrick Pouyanné, partage ses vues sur le monde, ses guerres, la place de France et la mobilisation pour lutter contre le réchauffement climatique. Résumé.Total est présent dans 130 pays, parfois dans des zones soumises à de hautes tensions. "Je n'ai jamais connu autant de tensions au même moment sur la planète. Syrie, Irak, Libye, Yémen, Ukraine, Mali, Nigeria? La liste des conflits ne cesse de s'allonger, les risques sont nombreux et ils sont aux portes de l'Europe !" Pour le Pdg de Total Patrick Pouyanné, cette situation pousse en priorité à trouver une solution au conflit russo-ukrainien. Il estime que "les sanctions économiques n'ont jamais réglé aucun problème diplomatique". En cela, il s'inscrit pleinement dans les pas de l'ancien P-DG du groupe Christophe de Margerie, qui appelait à la même conciliation quelques heures avant son décès accidentel, en octobre 2014. LA FRANCE, UN MEDIATEURDans ce monde en conflit, Patrick Pouyanné considère que la France peut continuer à jouer un rôle important, en particulier grâce à son siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU. Mais il ajoute qu'"en dépit de notre taille limitée et de nos difficultés économiques, nous restons une puissance mondiale. D'autant que notre pays est perçu à l'étranger comme un médiateur, en dehors des blocs".Le P-dg de Total pense que les grands groupes participent à cette influence française et critique les décisions politiques qui attaquent ces derniers. Après avoir jugé par exemple que la taxe à 75 % sur les revenus supérieurs à un million d'euros a écorné l'image de la France à l'étranger, il appelle à ce "que nos gouvernants cessent de modifier à tout bout de champ les curseurs de l'activité économique. Il faut notamment ramener la fiscalité des entreprises à un niveau raisonnable et ne plus y toucher pour que les sociétés, quelle que soit leur taille, puissent évoluer dans un cadre stabilisé. Qu'elles aient de la visibilité". UNE CRISE PETROLIÈRE DURABLELe PDG ne se lance pas dans des prédictions pour savoir quel niveau de prix le baril de pétrole va atteindre et quand il pourrait remonter. Il se contente de prévenir que les cycles sont longs. "De nombreux investissements décidés au cours des cinq dernières années commenceront seulement à produire l'an prochain. Une fois qu'on a investi dans des capacités de production, on est bien obligé de produire. La limitation de l'offre ne se décrète pas." L'URGENCE ECOLOGIQUE"Plus personne ne peut ignorer le défi du réchauffement climatique", affirme Patrick Pouyanné, qui considère que les mentalités ont beaucoup changé depuis l'échec du sommet sur le climat de Copenhague en 2009. A titre d'exemple, il cite l'appel commun en juin 2015 de six pétroliers, dont Total, pour fixer un prix du carbone : "Je peux vous dire qu'il y a cinq ans, nous n'aurions jamais signé ce communiqué à six?" Total a décidé de sortir du charbon, trop émetteur de CO2. Mais pour convaincre tout le monde, il manque un signal prix : "Economiquement, tout pousse les acteurs énergétiques à brûler du charbon - qui est très bon marché - plutôt que du gaz, alors que le charbon est l'énergie fossile qui émet le plus de CO2? Seule une tarification du CO2 permettrait de sortir de cette situation absurde." Au sujet de la COP21, le sommet sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre, le PDG refuse de croire au "Grand Soir". Outre les engagements volontaire des pays sur leurs émissions de CO2, il rappelle qu'il s'agit aussi de repenser la relation entre les pays industrialisés et les autres : "On ne peut pas accepter l'idée que les émergents doivent rester à l'écart du développement au nom du changement climatique".




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