Algérie

Crise nucléaire iranienne : La logique de puissance contre la logique de paix



Crise nucléaire  iranienne : La logique  de puissance  contre la logique de paix
Tout est finalement clair comme l'eau de roche dans l'épreuve de force opposant Téhéran aux puissances euro-atlantiques. Au lendemain de l'accord tripartite, conclu entre l'Iran, le Brésil et la Turquie, la logique de représailles a prévalu pour réduire à  néant la remarquable avancée, reconnue comme telle par les plus irréductibles des récalcitrants. Pourquoi donc fermer «une porte d'entrée » à  la solution pacifique négociée ' La question lancinante révèle les incohérences et l'ambivalence de la stratégie des membres permanents du conseil de sécurité qui tourne le dos aux engagements prescrits par l'AIEA globalement respectés par l'accord tripartite. Car, à  l'exception du changement du lieu du transfert (la Turquie au lieu de la Russie et de la France), les dispositions de l'AIEA, prises en octobre dernier, sont reproduits. Quelle explication à  l'acharnement euro-atlantique dont le moins qu'on puisse dire est que, fondamentalement, le statut de puissances nucléaires et la position discriminatoire, pleinement et totalement favorable à  Israêl, jettent un large discrédit sur le rôle d'arbitre légitimement contesté.Le pas en avant de Téhéran, soutenu par les Etats émergeants de la région et de l'Amérique Latine, a ébranlé les fondations du « club fermé » des puissances nucléaires. La brèche béante se reflète dans le ralliement de la Chine, rejoignant en cela la Russie, tous deux désormais acquis au projet de résolution américain et à  la nécessité de poursuivre la démarche diplomatique. A l'inverse, le fait notable réside dans le basculement français et la satisfaction de l'Elysée relevant le «pas positif » de Téhéran. Dans ce méli-mélo, abritant les arcanes du conseil de sécurité, la stratégie de containment Us bat de l'aile. Faute de consensus clairement énoncé, le recours à  la méthode musclée participe à  l'isolement et à  l'affaiblissement de l'Iran exposé, selon le scénario expérimenté en Irak, à  un interventionnisme redouté. Le plan onusien américain tente de faire prévaloir un durcissement des sanctions qui s'ajoutent à  la panoplie des mesures coercitives. Il s'agit en l'occurrence d'imposer de nouvelles restrictions des ventes d'armes de 8 nouveaux types (notamment les chars), des investissements iraniens à  l'étranger (mines d'uranium) et des inspections des navires iraniens en haute mer. L'enjeu iranien met en cause le rôle des pays émergents dans le règlement des conflits internationaux. Cette réalité nouvelle est exprimée par le chef de l'organisation de l'énergie atomique iranienne et vice-président, Ali Akbar Salehi, pour qui les grandes puissances « sentent que pour la première fois les pays émergeants peuvent défendre le droit sur la scène internationale sans avoir besoin des grandes puissances et c'est dur à  accepter pour elles.» La pure logique de puissance, inscrite dans les fondements iniques et profondément injuste de l'ordre mondial, impose l'hégémonie des 5 puissances du conseil de sécurité réfractaire à  toute démocratisation et à  une représentation équitable et équilibrée dans les institutions internationales pour une meilleur gestion des questions mondiales.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)