Algérie

Crise managériale



Crise managériale
Plus que la crise budgétaire, c'est le déficit en potentiel managérial qui grève la conduite des programmes de développement. La chronique nationale est émaillée d'épisodes lamentables qui donnent la mesure de l'inefficience du système de gestion sur lequel repose l'ambition du redressement économique du pays. L'opinion publique a été prise à témoin, récemment, par le gouvernement sur sa volonté de relancer les activités à la base en chargeant les autorités locales de lever les écueils bureaucratiques, d'encourager et d'accompagner les investissements tous azimuts. Que s'est-il passé au sortir de la réunion walis-gouvernement ' Une alerte dans le registre pharmaceutique a été relayée, entre autres, par un wali de l'intérieur du pays. La question se pose alors sur cette faculté exceptionnelle de passer des recommandations gouvernementales sur le développement local à une sorte de guerre sainte contre une invasion imaginaire de médicaments mortels. Seul le directeur local de la santé a été recadré par le ministère de tutelle, qui lui concèdera une chance de «se former».Les correspondants de presse ont depuis longtemps une certaine idée du déficit en matière de gouvernance locale. Absence de concertation avec la société civile, déconnexion par rapport aux attentes de la population et actions d'apparat ou de prestige, mimant ainsi le pouvoir central. Dans une wilaya du centre du pays, sur une autoroute fraîchement livrée, ce n'est pas le système d'éclairage des voies qui est mis en service, mais des statues de martyrs qui ont été érigées, inaugurant ainsi l'incroyable ère du recueillement à 120 km/h. La bonne gouvernance commence par la concertation et les meilleures idées peuvent émaner des plus modestes animateurs associatifs. C'est la démocratie participative, si l'on reprend les termes mêmes des instructions du département en charge des Collectivités locales.Des ministres sur lesquels pèse la lourde charge de remodeler et de moderniser leurs secteurs respectifs sentent parfois le sol se dérober sous leurs pieds quand ils décident de se mettre à l'ouvrage. La mésaventure la plus retentissante est celle vécue par la première responsable de l'Education nationale. Alors que la ministre déployait tout son savoir académique pour défendre son projet de réforme du système éducatif, le scandale des fuites des sujets du bac entachait un organisme relevant de son secteur, l'Office national des examens et concours. A la question : «Combien de divisions pour mener les réformes '» nombre de ministres auront une réponse embarrassée.La fiabilité de l'administration publique est l'une des inconnues de l'équation de la reconstruction nationale. L'intégration des compétences, nécessairement existantes, est un impératif vital pour enclencher la dynamique de relance et les programmes de réformes proclamés. L'urgence est également signalée pour un renouvellement de meilleur niveau des structures élues, à un moment où les parlementaires s'accrochent encore à leur statut en or massif quand chaque Algérien est averti de la chute de son pouvoir d'achat.


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