Etrange attitude que celle du «Guide» de la révolution libyenne au soir
de la première salve tirée par l'ennemi. Sans riposte digne du combattant qu'il
se proclamait, il menace de mettre le feu… à la Méditerranée.
Dès les premières frappes françaises, samedi à 17h 45, sur des colonnes
de blindés libyens aux alentours de la ville de Benghazi, les deux porte-parole
du gouvernement de Kadhafi (l'un en langue arabe, l'autre en anglais)
répétaient que leurs forces armées avaient stoppé toute action militaire contre
les insurgés dans l'heure qui a suivi le vote de la résolution 1973 du Conseil
de sécurité de l'Onu, se conformant ainsi à la volonté de la communauté
internationale. Ils ont annoncé que la Libye est ouverte à l'accueil d'une
Commission internationale d'enquête et de vérification des faits sur le
terrain. Vrai ou faux, peu importe, trop tard. La guerre avait commencé et
leurs déclarations ressemblaient, à s'y méprendre, à une reddition sans la
moindre résistance face à «l'ennemi».
Ainsi Kadhafi a passé plus de quarante longues années à dépenser des
milliers de milliards de dollars en armements en tous genres pour que, le
moment de vérité venu, ils ne lui servent que pour un seul but : réprimer son
propre peuple dans le sang. Quarante années à acheter des centaines d'avions de
combat, des missiles sol-air, des milliers de chars, tanks et corvettes de
combat ... pour équiper près de 100.000 combattants et pour qu'à la première
attaque contre son pays, il agite le drapeau du vaincu. Quelle triste fin pour
un «leader» qui se vantait d'avoir la première armée arabe et africaine !
Quelle honte d'avoir terrorisé avec son armada son propre pays et levé les bras
à la première salve venue d'ailleurs ! Pathétique fin de règne d'un «Guide
révolutionnaire arabe» abandonné, trahi par des frères de «l'énigmatique» Ligue
des Etats arabes posant pour la gloire dans les salons de l'Elysée à Paris, aux
côtés de ses ennemis occidentaux. Saddam Hussein lui, a riposté et tenté de
résister quelques jours avant de battre en retraite dans une cache au milieu de
villageois. Kadhafi s'est retiré, au premier soir de la guerre, dans son bunker,
protégé par un bouclier humain de partisans civils. Et de là, il a appelé par
radio interposée «au secours» le reste du monde auquel il a fait, depuis plus
d'un mois, la sourde oreille lorsque celui-ci le suppliait d'entendre raison et
de cesser d'assassiner son peuple. 1.000, 2.000, 6.000, 10.000... Libyens
martyrisés dans un bain de sang par d'autres Libyens à ses ordres. Jusqu'aux
premières heures du dimanche, Kadhafi, dérivant dans ses délires, menaçait
encore de mettre à feu la Méditerranée et d'attaquer sans distinction des
cibles civiles. Attaquer qui ? Les voisins tunisiens et égyptiens ? Il est
encore temps pour le colonel Kadhafi d'éviter le pire en se conformant sans
délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale. La
porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront», a
garanti le président français dans sa déclaration qui a suivi le début des
opérations contre la Libye.
Un sursis supplémentaire. Cela n'a pas suffi, parce que Kadhafi sait qu'il
lui sera exigé de quitter définitivement le pouvoir et de rendre des comptes à
son peuple pour les crimes commis et les vols des biens du peuple libyen au
profit de sa famille. Acculé dans son bunker, ses discours se confondent entre
appel à l'aide et menaces sur des cibles… civiles. Tout en reniant la
légitimité du Conseil de sécurité de l'Onu, il l'appelle pour une réunion
d'urgence. Comme si le «bouclier humain» autour de sa résidence-bunker ne lui
suffisait pas, des marins étrangers dans le port de Tripoli sont retenus en
Otage, alors que des journalistes subissent le même sort. Et jusqu'à la menace
de lâcher des vagues d'immigrés clandestins sur l'Europe, lui qui leur a
réservé des camps de rétention financés par ceux qui le frappent aujourd'hui. Ridicule.
Ce sont les signes désespérés du vaincu. Kadhafi ira-t-il jusqu'à s'abriter
derrière ses derniers gardes du corps, ses «amazones» qu'il se plaisait à
exhiber aux yeux du monde ? Pourtant, un seul geste suffira pour éviter à «son»
pays la destruction, la ruine et les morts : se livrer. Insensé qu'il est, il
ne croit pas encore à sa fin, jusqu'au jour où quelques soldats occidentaux
viendront le chercher dans sa résidence-bunker. Ainsi finissent aujourd'hui les
tyrans.
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Posté Le : 21/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com