Algérie

Crise libyenne : A quoi joue la coalition '



Crise libyenne : A quoi joue la coalition '
La coalition internationale peine à déloger Mouammar Kadhafi dont les troupes forcent les rebelles à se replier toujours plus à l'est. Deux semaines après ses bombardements tous azimuts des cibles militaires et civiles, elle ne sait toujours pas quoi faire, malgré la création mardi à  Londres d'une «Â gouvernance politique » de son opération en Libye avec un partage des rôles «Â plus ou moins clair » entre le «Â pilotage politique » et la direction des opérations militaires par l'Otan. Avec le leader libyen, d'abord. Avec ses rebelles de Benghazi, ensuite. Destitution de Kadhafi et son envoi en exil, préconisent l'Espagne, l'Italie et autres. Jugement par la Cour pénale internationale du chef de l'Etat libyen pour crimes de guerre et contre l'humanité perpétrés durant ses 41 ans au pouvoir, rétorquent d'autres, dont la Grande-Bretagne et le Conseil national de transition. «Â Il revient aux Libyens de s'en débarrasser », jugent les français. Autre pomme de discorde entre les coalisés, aux conséquences incommensurables : l'armement des rebelles. Deux casse-tête en suspens et de surcroît non prévus par les résolutions  1970 et 1973 du Conseil de sécurité. Tout comme le passage au forceps dès aujourd'hui des opérations militaires sous le commandement de l'Otan qui plaide pour une solution politique. Même si ce passage pourrait àªtre «Â extrêmement contre-productif » dans l'opinion arabe. Une autre question se posera sous peu avec risque de faire voler en éclats l'unanimité du «Â groupe de contact. «Â Comment assurer sans troupes au sol la sécurité de l'acheminement de l'aide humanitaire sur lequel tous veulent mettre le paquet »' Le mandat de l'ONU proscrit toute «Â intervention » militaire au sol et les Russes et les Chinois ne semblent pas disposés à  laisser passer une 3e résolution sur la Libye. LE PIRE EST à CRAINDRE Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ne semblent pas avoir retenu la leçon afghane : c'est-à-dire retrouver les armes acheminées aux moudjahidine dans les années 1980, notamment les missiles Stinger, chez les Taliban après septembre 2001. Les trois pays et même l'Egypte, selon le Wall Street Journal, veulent armer l'opposition libyenne dont tout le monde sait  qu'elle compte dans ses rangs des militants d'al Qaïda et du Hezbollah. «Â Il existe des signaux d'une présence potentielle d'al Qaïda et du Hezbollah », reconnaît James Stavridis, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe. «Â La France est prête à  discuter avec ses alliés d'une aide militaire aux rebelles », affirme Alain Juppé tout en reconnaissant qu'une telle mesure n'était pas prévue par la résolution 1973. Barack Obama qui veut précipiter la chute de Kadhafi, n'est pas hostile : «Â je ne l'exclus pas », dit-il. David Cameron aussi. Moscou crie au scandale. Elle estime qu'aucun pays n'a le droit d'armer les rebelles en Libye. Notamment en missiles anti-char de type Milan qui finiront par tomber dans l'escarcelle de cellules d'al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Elle y voit une « ingérence » dans les affaires intérieures de la Libye. L'Italie, l'Espagne, le Danemark, la Belgique, des membres de la coalition, excluent eux aussi d'armer les rebelles.L'Union africaine qui a évalué l'impact politique,  économique  et sécuritaire de la crise libyenne  et ses  dommages «Â collatéraux » sur le Sahel, demande l'appui du «Â groupe de contact » à  sa feuille de  route en cinq points dégagée vendredi dernier à Â  Addis-Abeba. Jean Ping, le président de la commission de l'Union africaine, pourrait se rendre en Europe pour y rencontrer les représentants de l'Union européenne et de l'Otan.


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