Les Saoudiens renoncent à la médiation menée de pair avec la Syrie. Doha et Istanbul multiplient les efforts pour mettre le pays du Cèdre à l'abri d'une guerre civile. Téhéran s'en prend vigoureusement aux Américains et à Israël. «Dangereuse». Voilà comment le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud El Fayçal, qualifie la situation politique au Liban, après le dépôt, lundi dernier, de l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri. Une situation qui mènerait, assure-t-il, à la «partition» du pays du Cèdre. Autrement dit, le scénario qui fait craindre le pire aussi bien à la classe politique du Liban que dans le monde. Dans une déclaration faite, hier, à la chaîne satellitaire Al Arabia, M. Al Fayçal a annoncé que son pays renonce officiellement aux efforts de médiation menés conjointement avec la Syrie. Le chef de la diplomatie saoudienne a tenu à rappeler que le roi saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz avait été directement en contact avec le président syrien Bachar Al Assad «pour parvenir à une solution globale au problème libanais, mais cela n'a pas abouti», regrette-t-il.La chute du gouvernement Saâd Al Hariri, provoquée par la démission des ministres du Hezbollah et de ses alliés, serait pour beaucoup dans ce retrait pour le moins étrange au regard de la gravité de la situation. D'autant plus que la partie syrienne, elle, multiplie les efforts pour parvenir à désamorcer la crise. Dans un minisommet tenu, mardi dernier, dans la capitale syrienne Damas, le président syrien Bachar Al-Assad, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan dont le pays ambitionne de peser dans la région, et l'Emir du Qatar cheikh Ahmad ben Khalifa al-Thani ont exprimé leur attachement à une solution à la crise libanaise basée sur les bons offices syro-saoudiens afin de réaliser l'entente entre les Libanais et empêcher la dégradation de la situation. Les ministres des Affaires étrangères qataries et turques sont, eux, depuis mardi à Beyrouth pour rencontrer les principaux responsables politiques libanais. Ahmet Davutoglu et cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani se sont entretenus avec le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. «Les discussions ont porté, selon un communiqué du Hezbollah repris par l'AFP, sur la crise politique au Liban et notamment la question du tribunal international et celle du nouveau gouvernement. Les idées et les solutions proposées ont été discutées». Le Hezbollah, qui s'attend à àªtre mis en cause par le TSL, fait pression depuis des mois, mais sans succès, sur le Premier ministre Saad Hariri pour qu'il désavoue le tribunal international. Et prévient qu'il se défendrait contre toute accusation de cette instance. L'Iran, comme il fallait quelque peu s'y attendre, n'est pas resté en marge. Sur un ton menaçant, son président Mahmoud Ahmadinejad a mis en garde hier Israël, les Etats-Unis et certains pays européens, contre toute ingérence, les sommant «d'arrêter leur incitation à la sédition au Liban s'ils ne veulent pas que le peuple se retourne contre eux». «Vous àªtes sur une pente dangereuse vous menant vers un abîme et votre manière d'agir montre que votre déclin s'accélère», a-t-il clamé dans un discours public musclé dans la ville de Yazd.«Avec ces actions, vous àªtes en train de nuire à votre réputation. Arrêtez votre ingérence. Si vous n'arrêtez pas votre incitation à la sédition (au Liban), la nation libanaise et des pays de la région couperont votre sale main conspiratrice», dénonce le président iranien.
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Posté Le : 19/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine Goutali.
Source : www.horizons.com