Algérie

Crise humanitaire au pakistan : Cette catastrophe que le monde ignore



Crise humanitaire au pakistan : Cette catastrophe que le monde ignore
Le Pakistan reste sous la menace constante des inondations. Après le déluge qui s'est abattu, un mois durant, sur le 1/5e du territoire (la France et la Grande-Bretagne réunies), les villages et les districts continuent d'affronter le péril des eaux qui ont nécessité l'exode de 200.000 personnes et l'évacuation d'urgence des habitants de la ville de Shahdadkhot et des villages alentour. «La partie méridionale du Sindh est notre priorité. Nous avons redéployé nos ressources pour des opérations de sauvetage », a affirmé par téléphone à  Reuters le directeur général des services provinciaux de gestion de crise, Saleh Farooqui. La pluie des moussons, d'une ampleur inégalée, a provoquée un désastre assimilé à  un «Â tsunami au ralenti.» Les dégâts sont indescriptibles : des localités submergées, des terres agricoles dévastées notamment dans le Sindh considéré comme le grenier à  blé, le cheptel décimé, les routes et les ponts détruits, 2 millions de sinistrés, 4 millions de sans-abris et 1.600 morts recensés.Le drame ignoré est le fait de l'indifférence manifestée  au sort d'un pays présenté en allié important dans la lutte contre le terrorisme international. Critiquée pour son laxisme coupable, la communauté internationale sort de son mutisme pour tenter de faire face aux nombreux défis qui se posent au Pakistan. Un premier versement des donateurs, évalué à  500 millions de dollars, a été affecté sous forme bilatérale ou par le biais des Nations unies. Mais, la course contre la montre qui se justifie par le poids de la catastrophe impose une aide d'urgence estimée par le ministre des Affaires étrangères, Mehmood Qureshi, à  43 milliards de dollars au titre de la reconstruction. En même temps, une réunion entre le FM% et les dirigeants pakistanais est prévue pour discuter des conditions d'assouplissement du prêt de 10 milliards de dollars sur 23 mois consenti en 2008. Car, pour le directeur pour la région du Moyen-Orient et de l'Asie centrale du FMI, Masood Ahmed, «Â l'échelle de la tragédie signifie que le budget et les perspectives économiques du pays, que la tâche est immense. » L'ampleur des dégâts rend crucial le besoin de financement en augmentation incessante. Pour Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à  Islamabad, le nombre de personnes éligibles à  l'aide humanitaire immédiate, depuis la première estimation du 11 août, est passé de 6 à  9 millions. Le défi pakistanais est grandiose pour conforter les bases de la reconstruction économique et garantir la stabilité interne. «Â C'est une dévastation à  grande échelle, cela prendra beaucoup de temps et d'argent pour tout reconstruire. Les responsables politiques ne réalisent pas la gravité de la situation», explique l'économiste indépendant A. B. Shahid appelant à  une réévaluation des projets soutenus par un programme financé par le FMI. Selon l'expert, «Â il faudra au moins trois milliards de dollars pour rebâtir les maisons et cabanes. Et, pas moins de sept milliards pour rénover les infrastructures, reconstruire les routes, ponts, canaux et administrations». L'enjeu de la reconstruction réside dans le sauvetage d'un Etat placé aux premières lignes dans la confrontation avec l'international terroriste et en proie à  une défiance populaire. Entre l'impopularité grandissante d'un gouvernement, fragilisé par les accusations de corruption et son inertie, et les radicaux islamistes, très actifs sur le terrain de la solidarité, la partie serrée est forte d'incertitudes pour toute la région dominée par le spectre de la talibanisation en marche.


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