Le président français Nicolas Sarkozy provoque un scandale diplomatique.
A coups de «bluffs», il a tenté de justifier les dérives populistes de sa
politique nationale. Ses pairs européens ont senti le piège. Pathétique,
malheureusement pour la France, membre fondateur de l'UE, rappelons-le.
Un constat : le président français,
Nicolas Sarkozy, ne croit pas au projet européen, du moins tel que voulu à la
fois par les pères fondateurs de l'actuelle UE, et encore moins tel que le
conçoivent ses pairs européens. Jeudi, le sommet spécial convoqué par le
président permanent du Conseil, M. Herman Van Rompuy, pour faire le point sur
les questions économiques et financières au seuil de cette nouvelle rentrée
sociale et politique, s'est transformé en une «foire d'empoigne», donnant une
image ridicule du plus haut niveau de décision européen, soit le Conseil des
chefs d'Etat et de gouvernement.
Les nombreux journalistes de la
presse internationale présents ont eu droit à des déclarations contradictoires
et délirantes entre Nicolas Sarkozy et quelques-uns de ses homologues européens
sur le traitement de la question des Roms en France. «La totalité des chefs
d'Etat et de gouvernement sont choqués par les propos de la commissaire
européenne», a déclaré M. Sarkozy, entretenant ainsi la confusion sur le fond
du sujet de la discorde et le vocabulaire employé par la commissaire, Viviane
Reding, qui a comparé la campagne française anti-Roms au climat antisémite en
Allemagne durant la 2e Guerre mondiale. Le président français n'a pas abordé la
question de la légalité des rafles et expulsions des Roms, se permettant même
d'avoir le soutien de ses homologues. Faux, puisque immédiatement après les
affirmations de Sarkozy, pas moins de trois autres chefs d'Etat, en plus du
président de la Commission européenne, ont démenti avec force les propos de
Nicolas Sarkozy.
Relevant l'illégalité de la
campagne anti-Roms de la France, le président, José Manuel Barroso, a rappelé
le rôle de gardienne des traités de l'Union de la commission : «Ce rôle est
inscrit noir sur blanc dans les traités européens négociés et ratifiés par tous
les Etats, y compris celui de la France», a-t-il précisé.
Par ailleurs, Sarkozy a affirmé
que la chancelière allemande, Angela Merkel, lui a apporté son soutien et lui a
déclaré qu'elle préparait elle aussi l'expulsion de Roms. Faux encore une fois,
puisque un communiqué émanant de son porte-parole va renvoyer Sarkozy à ses
mensonges et insiste sur le fait que la chancelière nie «avoir eu, lors de ce
Conseil ou d'un entretien en marge, de tels propos sur l'évacuation de prétendus
camps de Roms en Allemagne».
Ce n'est pas tout : Nicolas
Sarkozy a nié une quelconque tension entre les chefs d'Etat lors du Conseil ou
en marge, laissant entendre que la réunion s'est déroulée dans la sérénité et
le calme. Faux encore, parce que aussi bien le Premier ministre luxembourgeois
que celui bulgare ont assuré que le Conseil a été houleux, le ton «vif et
viril.»
Enfin, Sarkozy a «raconté» que la
Commission et son président se sont démarqués de la décision de Viviane Reding
d'engager une procédure contre la France pour infraction à la législation
européenne. Et encore faux ! José Manuel Barroso a réitéré son plein soutien et
celui de la Commission à l'action engagée contre la France par Mme Viviane
Reding. Il a précisé que les ministres français Claude Lellouche et Eric Besson
seront appelés à s'expliquer sur leurs fausses affirmations à Mme Reding de
respecter le droit communautaire dans la campagne anti-Roms. C'est dire combien
de «mensonges d'Etat» de la France sont étalés sur la scène internationale. Le
président français donne l'impression de n'en faire qu'à sa tête, piétinant
lois et traités que son pays a ratifiés, à commencer par le Traité de Lisbonne,
dont lui-même avait mis la pression, dès son arrivée au pouvoir en mai 2007,
pour qu'il soit adopté en décembre 2007. Comble de l'ironie, sa propre
signature figure au bas du traité !
Avec la répétition des ses
«couacs» et «délires» politiques, le président français a fini par convaincre
ses homologues européens (et une large majorité de Français) qu'il peut
affirmer publiquement une chose et faire publiquement son contraire sans aucune
gêne.
A Bruxelles, Nicolas Sarkozy a
réussi, jeudi, comme à son habitude, à se mettre au centre de l'Europe et du
monde. Malheureusement, il a porté un sérieux coup non seulement à la crédibilité
de la France, mais aussi à celle de l'Union européenne.
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Posté Le : 18/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com