Algérie

Crise financière : négocier, mais quoi ?



Profitantde sa casquette de président en exercice de l'Union européenne, le chef del'Etat français Nicolas Sarkozy a fait feu de tout bois pour faire avaliser leprincipe d'une grande négociation internationale dont découlerait la réforme dusystème financier hérité des accords de Bretton Woods, dont les dérives sont à l'origine de la criseinternationale.

Ilest d'abord parvenu à rallier à sa démarche les 27 membres de l'Union européenne.Après quoi, fort de cette unanimité, il s'en est allé convaincre le présidentaméricain George W. Bush. Mission réussie puisque ce dernier a donné son accordà une série de rencontres internationales, dont celle extraordinaire du G8 quiaurait lieu avant la fin du mois de novembre.

Ilsemble donc que l'on s'achemine vers un processus de négociationsinternationales, avec pour objectif de réformer le système financier mondialprésent et la mise en place de mécanismes de précaution et de contrôle quiempêcheront la récidive des dérives et dysfonctionnements susceptibles decauser à l'avenir d'autres crises du genre de celle qui est à l'oeuvreprésentement.

Surles principes de changement, tout le monde est d'accord, même, on le constate, deshommes politiques comme George W. Bush et Nicolas Sarkozy. Lesquels pourtant, avantque n'éclate la crise financière, communiaient dans la défense intransigeantedu système et la louange de son efficacité et de ses bienfaits. C'est la naturede ces changements qui va poser problème. Nicolas Sarkozy et George W. Bush n'envisagent pas de révolutionner le système. Crise ou pascrise, ce système est pour eux le meilleur et ce n'est donc pas sur sesfondamentaux qu'ils laisseront s'organiser et se conclure des négociationsinternationales. Tout ce qu'ils consentiront, ce sont des aménagements quirendront moins criardes les injustices et les inégalités de situation dont cesystème est la matrice.

Lacommunauté internationale, hors l'Europe et les Etats-Unis, ne peut qu'adhérerau principe d'une négociation internationale en vue de changer le systèmefinancier mondial. Mais en pesant pour que cela ne s'arrête pas à des mesurettes superficielles netouchant pas à la philosophie qui lui a donné naissance. Et surtout àcontrecarrer la démarche qui consisterait à réduire ces négociations à unsimple repartage entre l'Europe et les Etats-Unis des pouvoirs de décisionquant au fonctionnement de ce système financier.

LesEuropéens et leur président en exercice ont compris avec cette crise que lapuissance financière et économique des Etats-Unis n'est plus aussiincontestable et indétrônable telle qu'elle l'a été depuis la fin de la Seconde Guerremondiale. Elle reste toutefois l'acteur avec lequel il leur faudra compterencore, mais avec cette possibilité de la contraindre à réviser sescomportements léonins à leurs égards.

Aureste du monde de faire entendre sa voix et d'imposer ses vues dans cetteredistribution de cartes qui s'annonce.




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