Algérie

Crise financière mondiale



Les réserves de change algériennes en sécurité ? L’effet domino menaçant l’ensemble des marchés financiers de la planète constitue-t-il un danger pour les avoirs extérieurs de l’Algérie, vu qu’une partie de nos réserves de change est placée aux Etats-Unis et dans d’autres places financières? A cette question, qui devrait en principe faire débat, autant que la crise financière mondiale actuelle occupe tous les gouvernements, les milieux d’affaires et les médias du monde, il est encore difficile d’avoir une réponse précise. Cela, en raison de l’impasse faite par l’Exécutif ainsi que les autorités monétaires sur la question. Et ce n’est pas une simple affaire que de tenter de savoir si une partie des 140 milliards de dollars qui constituent nos réserves de change est en sécurité ou non. Selon les propos du gouverneur de la Banque d’Algérie, lors de son récent passage à l’APN, 70% de ces avoirs sont placés en bons de Trésor, les 30% restants étant placés dans des banques internationales, avec un taux de rémunération négocié. Ainsi, cet argent qui devait être destiné à ne pas dormir a fait l’objet de dépôts à faible taux de rémunération et, donc, à faible risque. A ce jour, aucun chiffre n’a été communiqué sur les montants placés à l’étranger, de même que la durée des dépôts négociés ou l’identité des banques d’affaires chargés de ces placements ou de l’intermédiation dans ce domaine. Si, jusque-là, l’Algérie a su orienter ses placements en fonction de la volatilité des capitaux dans les marchés, et ce, afin d’éviter toute perte ou diminution de la valeur des capitaux, on ne sait si l’attitude des autorités a été aussi prudente face à la crise mondiale actuelle, elle-même issue de la crise des subprimes née et auto-entretenue aux Etats-Unis. En effet, la crise des subprimes a été d’une rapidité telle que l’effet d’interconnexion des marchés bancaires et financiers a créé une réelle crise de confiance entre les différents établissements financiers et mené vers une crise de liquidités. Cela, d’autant que les créances douteuses dans le marché bancaire américain ont été transférées par le jeu de la titrisation et des rachats des dettes par les organismes financiers en Amérique et en dehors, créant la confusion dans les différents portefeuilles et jetant l’opacité totale sur qui gère les actifs et les passifs de qui. Face à cette situation, il serait bon de savoir si nos avoirs ne risquent rien de ce côté-là, d’autant que les banques ont tendance à acheter et vendre les actifs à l’insu de leur propriétaire déposant qui doit ne se préoccuper que de la rentabilité de ses actifs et rarement des circuits qu’ils empruntent. Car non seulement l’Algérie a besoin de sécuriser ses avoirs à l’étranger, mais surtout il faudra faire face dans le moyen terme aux menaces de ralentissement de l’économie mondiale et de la chute des prix du baril de pétrole. Hier, des experts financiers ont considéré que la crise financière qui frappe les pays occidentaux risque de produire un effet domino qui pourrait porter atteinte à la croissance économique en Afrique. Les pouvoirs d’achat des peuples américain et européen ont été affaiblis par la situation économique très affectée de leurs pays, qui freinera à son tour les exportations de l’Afrique. C’est qu’à travers les programmes sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, les pays africains exportent leurs produits vers les Etats-Unis et l’Union européenne respectivement sans droits de douanes, ni quotas. D’où l’effet domino inévitable précité. Cela étant, si nos réserves sont en bonne santé, ce que tous les Algériens espèrent, alors peut-être que le moment est venu pour l’Algérie de se placer en bon prêteur, dans un contexte d’asphyxie financière qui oblige les Etats-Unis à débloquer la somme astronomique de 700 milliards de dollars pour les injecter dans les marchés. Epargnant depuis fort longtemps, l’Algérie se verrait ainsi gagner en influence et cela en consentant des prêts à des taux mieux rémunérés que la politique de placement poursuivie jusque-là. Amine B.


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