Les dirigeants des pays du G 7 viennent de voler, encore une fois, au
secours des besoins du marché financier mondial. Continuer de croire, dans ces
conditions, à l'assainissement et la régulation financière est une vue de
l'esprit.
Ainsi, après un week-end de suspens, les dirigeants des sept pays les
plus industrialisés du monde, ceux du G 7, ont assuré les marchés financiers de
leur soutien en garantissant, chaque fois qu'il le faudrait, la mise en
circulation de liquidités suffisantes pour éviter un crash financier
international. « Nous sommes déterminés à agir de manière coordonnée, chaque
fois que cela est nécessaire, à assurer la liquidité et soutenir le bon
fonctionnement des marchés » affirme le communiqué du ministère des Finances
français, diffusé à l'issue de la conférence « téléphone », tenue samedi et
dimanche, entre les chefs d'Etats et de gouvernements du G 7.
Le moins que l'on puisse dire est que ce soutien « indéfectible » au jeu
de la spéculation financière et des places boursières s'inscrit en totale
contradiction avec les décisions arrêtées lors des précédents G 7 et G 20, tenus
depuis la crise de 2008. En effet, ces mêmes dirigeants des 7 pays les plus
riches au monde s'étaient engagés à lutter contre la spéculation financière
internationale et à limiter les dérives de la surenchère virtuelle à laquelle
se livrent, souvent, les banques privées et autres organismes de crédits et
d'assurances. Le Communiqué du ministère français des Finances qui assure
actuellement, rappelons-le, la présidence du G 7, sonne comme un aveu
d'impuissance, face au pouvoir du capitalisme financier international. Ce
dernier maintien sa logique de profit spéculatif, laissant le soin aux Etats, à
combler l'endettement du travail et de l'économie réelle d'une manière générale.
Autrement dit, l'endettement des travailleurs et consommateurs jusqu'à la
deuxième, voire troisième génération. Par ailleurs, et pour brouiller la
connivence entre le pouvoir politique et celui de l'argent en ces moments de
crise, les dirigeants du G 7 et ceux de la zone euro s'élèvent contre les
diagnostics et jugements prononcés par les fameuses Agences de notation. «
Elles ont tort et basent leurs analyses sur de pures conjectures et des
informations partielles » a déclaré, dimanche soir, le directeur de la Banque centrale européenne,
Jean Claude Trichet. Le directeur adjoint de la FED (Banque centrale américaine) accuse ces mêmes
agences de « conflits d'intérêts ». Ainsi, il est loin le temps où les analyses
et appréciations de ces trois agences de notation, que sont Standard & Poor's,
Moody's et Fitch, étaient accueillies comme de
véritables prophéties à suivre. Comme par exemple entre 1998 et 2008
lorsqu'elles faisaient l'éloge des « subprimes » sur
les places boursières qualifiées, depuis, de « produits toxiques». Cependant, et
toujours à propos de cette proximité du pouvoir politique et du capitalisme
financier, il est quand même étrange que la crise des « subprimes
» est déclenchée aux USA, au moment de l'arrivée de Barack
Obama au pouvoir et sa décision d'assurer une
couverture sanitaire aux 48 millions d'Américains qui en sont démunis. Et c'est
toujours aussi étrange que cette même crise revient à l'ordre du jour, une
année avant la prochaine présidentielle américaine et après qu'il ait annoncé
son intention pour un deuxième mandat. La dure bataille autour du relèvement du
plafond de la dette américaine, la semaine dernière, et la résistance des
républicains à de nouvelles taxes et impôts sur les plus riches aux USA
traduisent bien l'affrontement entre la volonté des ultralibéraux qui poussent
jusqu'au pourrissement le jeu spéculatif des marchés financiers et celle des
sociaux démocrates qui tentent de sauver ce qui reste des missions sociales de
l'Etat. A ce jour, les Occidentaux sont encore les seuls à mener le jeu au
niveau du marché mondial de la finance. Mais pas pour longtemps, car les pays
émergents tels la Chine,
le Brésil ou l'Inde ne pourront supporter plus longtemps le poids de la dette
des Occidentaux dont ils sont détenteurs, particulièrement celle des USA. Et
personne ne sait ce qu'il adviendra de notre monde si ces derniers décident de
se faire « payer », rapidement et ensemble, leurs dus.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 09/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com