Algérie

Crise financière et économique : Le gouvernement n'a pas choisi la voie de la facilité



Crise financière et économique : Le gouvernement n'a pas choisi la voie de la facilité
"La construction nationale que l'Algérie mène sous la direction du Président Abdelaziz Bouteflika, s'est retrouvée menacée, ces dernières années, par l'impact brutal de la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial.Les entrepreneurs que vous êtes peuvent imaginer quelle serait la situation de toute société qui perdrait brutalement 5O % de son chiffre d'affaires, et c'est bien ce qui est arrivé à notre pays ".
C'est là un passage de l'allocution du Premier ministre, Ahmed Ouyahia devant les participants à l'Université du Forum des chefs d'entreprises qui s'est tenue le 18 octobre dernier à Alger. M. Ouyahia à travers ses explications a souligné que même les entreprises ont ressenti l'impact de ce choc financier, à travers la baisse des investissements publics, ou les retards dans le paiement des entreprises ayant fourni des prestations à l'Etat et ses démembrements, ainsi que la baisse de la disponibilité du crédit bancaire au profit des projets d'investissements.
Mais affirme-t-il : " Grâce à Dieu et aux orientations de M. le Président de la République, notre pays a mis en place une démarche qui lui permettra de surmonter cette crise financière et de ne pas exposer à une régression grâce, le bien-être social des citoyens et l'économie du pays ".
En guise de solution à cette crise, le Premier ministre avance la solution : " La solution est désormais là avec le recours par le Trésor public à l'emprunt auprès de la Banque d'Algérie. Le dépassement véritable de la crise économique et financière à l'issue de quelques années nécessite aussi, des réformes que le gouvernement mènera.
Un tel défi nécessite également une participation active des travailleurs et des entrepreneurs, aux côtés de l'Etat, et du reste des citoyens ".

Grandes options économiques et financières
Le gouvernement en prenant les grandes options économiques et financières, n'a pas choisi la voie de la facilité pour surmonter cette crise passagère. Le monde du travail, le monde de l'entreprise sont les piliers de la future économie nationale et sa principale raison d'être : mais l'industrie, l'agriculture, l'énergie et la pétrochimie, le tourisme et l'économie du savoir en seront ses secteurs de pointe et ses appuis, centrés sur la diversification de leurs activités et en relation avec l'économie régionale ou le monde extérieur. Il est important cependant de transformer la structure de ces secteurs qui peuvent être les moteurs de la croissance, afin de les mettre au service du type de société pour lequel ils avaient été établis.
Dans cet esprit de renouveau économique, le gouvernement à travers son plan d'action invite le monde de l'entreprise à être " maître " d'une large portion de l'activité économique et surtout à se mettre sur la voie de l'exportation. La volonté du gouvernement de contrôler les grands leviers de l'économie nationale est totale. C'est une condition sine qua non. Personne n'en démordra pas. L'essentiel reste que l'entreprise algérienne prenne l'activité économique lorsqu'elle se sent capable de maîtriser ; et qu'elle se contente d'une forte participation à la productivité et à la production lorsqu'elle est en mesure de dominer tout le processus allant de la production à la consommation et ainsi injecter sur le marché national un paquet de produits à l'autosuffisance et comme alternative à l'importation. Car il y a évidemment deux limites principales à ce développement de l'entreprise nationale : le financement et les hommes. L'Algérie comme souligné par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a perdu plus de 5O % de " son chiffre d'affaires, impact brutal découlant de la chute des prix des hydrocarbures depuis la mi-mai 2O14 ; c'est dire que le pays n'a plus la puissance financière et qu'il n'est plus question de gaspiller le peu qui reste. La maîtrise de la crise actuelle, le contrôle total ou le partage du rôle entre l'Etat et le monde de l'entreprise, c'est avant tout une affaire d'étape bien plus que doctrine. Il ne faut pas vouloir tout faire en même temps sans planification, sans réflexion, sans prospective. Il vaut mieux se cristalliser sur les grands secteurs créateurs de richesses et porteurs de promotion du capital social et humain.

Ne pas se lancer dans l'improvisation
Le gouvernement est, en effet, décidé à ne pas se lancer dans l'improvisation ou dans des projets à outrance, qui l'obligerait parfois à " subventionner des déficits ". Le Premier ministre devant les chefs d'entreprise a offert beaucoup de place à l'"initiative privée ", pourvu qu'elle ne songe pas à s'écarter des objectifs généraux du programme politique du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika totalement repris dans le plan d'action du gouvernement. Il y a dans l'offre du gouvernement à l'initiative privée une foule de projets et de perspectives à saisir. Les priorités, le gouvernement s'en occupe en invitant les entrepreneurs nationaux à y contribuer effectivement et à apporter leurs " briques " Il reste tout le domaine du " souhaitable " : que les gens du monde économique s'y mettent. Que ceux qui gagnent encore de l'argent, en important un tas de choses et de produits, investissent leurs bénéfices en Algérie dans les secteurs moteurs de croissance.

Des problèmes de choix et de priorités
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a souligné devant les membres du FCE que " C'est là tout le sens de l'appel de M. le Président de la République lors du Conseil des ministres du 6 septembre dernier, aux partenaires économiques et sociaux pour mobiliser toutes les énergies et créer de nouvelles ressources compétant celles du pétrole en vue de préserver à long terme l'indépendance financière de l'Algérie et sa souveraineté sur le plan économique ". Dans ce contexte, les économistes répètent suffisamment que les grands Etats économiques seront les nations en mesure de nourrir leur population, et même d'exporter leurs produits. En Algérie tout est donc orienté en fonction de cette exigence : la formation, l'infrastructure, l'innovation et la compétitivité, la diversification, le monde de l'entreprise, les travailleurs. Tout le monde est appelé à entrer, à part entière, dans le grand dispositif de réorganisation de l'économie nationale et de transformation de la société. Alors vont se poser des problèmes de choix, de dialogue et de discussions des priorités, de répartition du revenu national, de complémentarité au sein du vaste ensemble des partenaires économiques et sociaux du gouvernement qui ont tous maintenant leur mot à dire. De ce point de vue, le gouvernement n'a pas choisi la voie de la facilité.


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