Crise financière, crise climatique, crise morale...

Conséquences ? La crise économique qui frappe aujourd'hui la planète n'a épargné personne, ni les riches, ni la classe moyenne, ni même les gouvernements.Aucune solution n'a été à même de redresser la barre et de maintenir le cap et aucune recette non plus au point que des spécialistes n'hésitent pas à parler de bateaux ivres.Certains parmi eux se sont carrément trompés de diagnostics et d'analyses en identifiant l'origine du mal dans les banques américaines.C'est en partie vrai, en partie seulement, parce que le véritable raz de marée qui a rompu toutes les amarres en Europe et aux Etats-Unis vient de la surconsommation débridée de leur population et de leur béate assurance à croire qu'ils pouvaient vivre indéfiniment au-dessus de leurs moyens. Le réveil sera dur et la chute n'en sera que plus brutale. La précarité a gagné et gangrené des couches entières de la société et le chômage est devenu endémique.Le vieux continent compte à lui seul 22 millions de chômeurs, un espagnol sur cinq est sans emploi, deux millions de français sont inscrits à l'ANPE. La situation est pire dans l'ex-République de l'Est et spécialement dans les Balkans ou un citoyen sur cinq a un travail permanent.Dans ces régions éloignées de Bruxelles et les centres nerveux de l'UE où tout se décide, des villageois montent la garde toute la nuit devant les usines désaffectées et abandonnées par leurs propriétaires pour empêcher les voleurs de mettre la main sur le matériel.La Grèce qu'on appelle souvent le ventre mou de l'Union, a frisé par deux fois la banqueroute et la cessation de paiement. Aujourd'hui, elle relève enfin la tête. Et ce n'est pas de gaieté de c?ur qu'elle a commencé à nationaliser les secteurs les plus sensibles de son économie comme la poste, le chemin de fer ou les infrastructures portuaires et aéroportuaires.Elle aurait même vendu quelques-uns de ses îlots à des richissimes princes du Golfe.Il aura fallu des milliards d'euros de perfusion, trancher dans le vif dans le corps des fonctionnaires particulièrement budgétivores, bloquer les salaires, rogner sur les retraites, faire face à des dizaines d'émeutes et à autant de grèves parfois sanglantes pour qu'Athènes retrouve enfin des couleurs et le libre accès au marché des emprunts.Comment pouvait-il en être autrement dans un pays qui fait vivre la plus grande flotte maritime du monde et où les armateurs ne paient jamais d'impôts, pas le moindre kopeck.Il y a pire : il n'existe pas de cadastre dans le pays, on construit comme on peut et comme on veut. La corruption a atteint un tel degré chez les fonctionnaires que vous pouvez payer le fisc et les impôts par un simple bakchich. Le cas de la Grèce est peut-être caricatural mais le Portugal et l'Italie n'en mènent pas large non plus. Bref, il y a deux ans, il n'y avait pas assez de soupe populaire pour tout le monde et les restaurants du c?ur en France ont failli fermer leurs portes.