La crise humanitaire se détériore en République démocratique du Congo, s'est inquiétée, hier, l'Union européenne, qui doit co-présider en avril une conférence des donateurs à laquelle Kinshasa refuse de participer, estimant que la communauté internationale est trop alarmiste. "La détérioration de la crise en République démocratique du Congo inquiète profondément l'Union européenne", a déclaré au cours d'une conférence de presse à Goma (Est) le commissaire de l'UE à l'Aide humanitaire, Christos Stylianides, qui doit boucler, aujourd'hui, à Kinshasa, une visite de trois jours en RDC. "La situation humanitaire s'aggrave chaque jour. J'ai vu d'énormes souffrances, d'énormes besoins humanitaires. Cette situation ne relève pas des affaires courantes", a ajouté M. Stylianides qui a rencontré à Bukavu et Goma des victimes des groupes armés et des milices actifs dans les deux provinces du Kivu. M. Stylianides doit rencontrer, lundi à Kinshasa, des officiels congolais dont le ministre des Affaires étrangères. Il a affirmé qu'il allait essayer de les persuader de la nécessité de participer à la conférence de Genève le 13 avril. Co-organisée par l'UE et les Nations unies, cette conférence veut lever 1,7 milliard de dollars pour financer l'action humanitaire en RDC. Kinshasa a fait savoir, vendredi, qu'elle ne souhaitait pas participer à cette conférence, estimant que le niveau de crise n'était pas aussi excessif que le prétend l'ONU, qui a classé le pays en urgence absolue. Le commissaire a rencontré les gouverneurs de Bukavu et Goma pendant sa visite: "J'ai bien sûr soulevé la question de la protection des civils, mais aussi celle de quelques obstacles administratifs. J'ai posé la question de l'accès humanitaire", a-t-il dit. La RDC est plongée dans une crise politique aiguë depuis l'annonce par l'actuel président Joseph Kabila son intention de rester au-delà de son deuxième mandat qui a expiré le 20 décembre 2016. Fin décembre, la répression policière d'une manifestation menée par le comité laïc, proche de l'église catholique, a fait plusieurs morts et des blessés parmi les manifestants qui ont exigé de M. Kabila de respecter les limites des mandats fixés par la Constitution.R. I./Agences
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Posté Le : 26/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com