Crise économique «Aucun pays n'est à l'abri»

Avis n «A l'instar des autres pays, l'Algérie ne peut pas être à l'abri de la crise financière mondiale.»
«Globalement, aucun pays n'est, dans l'absolu, à l'abri», estime Mohamed Seghir Babès, président du Conseil économique et social ( CNAS). Et de poursuivre : «Les crises mondiales qui se sont accumulées depuis des années ont sédimenté sur une crise financière tellement profonde, intense et complexe qu'aucun pays et aucun système, qu'il soit au nord ou au sud, n'est à l'abri de ses effets ... «. Comment y faire face ' Pour Mohamed Seghir Babès, «La seule carte jouable pour tous les pays et notamment pour l'Algérie est de créer ses propres capacités autonomes susceptibles de développer son génie propre créateur permettant dans l'effet de mettre notre pays à l'abri dans tous les domaines économiques». D'autant plus, argue t-il, que «nous sommes dans un champ de compétition féroce au niveau mondial». Dans cette même logique, M Babes estime qu' «il est impératif aujourd'hui de préserver les richesses existantes en Algérie , notamment le pétrole et le gaz, mais aussi, il faut une meilleure exploitation de ces richesses pour assurer une évolution économique et sociale dans notre pays».
Pour sa part, Tarik Ghezali, expert dans l'entrepreneuriat s'est étalé longuement sur la définition de l'entrepreneuriat social précisant que son principe est d'utiliser l'entreprise au service de l'intérêt général. Ce modèle d'entrepreneuriat permet la création des entreprises sociales qui répondent d'abord aux besoins fondamentaux de l'être humain (se nourrir, se loger, se soigner, s'éduquer, travailler) , a t-il précisé . M. Ghezali a estimé qu'il existe plusieurs domaines d'activité où les jeunes Algériens peuvent mettre la main à la pâte notamment dans certains créneaux comme le commerce équitable, l'artisanat, le tourisme durable et écologique qui ne représente que 1 % à peine du tourisme méditerranéen. Selon lui, on peut développer l'entrepreneuriat social en Algérie .
Ce modèle existait chez nous, depuis longtemps, notamment à travers certaines formes traditionnelles et religieuses comme la touiza. Il faut juste penser à réinventer et innover ces modèles en mettant en place de nouveaux projets au service de tout le monde . «L'Algérie dispose d'un potentiel touristique important qu'elle peut exploiter dans ce domaine.»
Pour étayer ses propos, Tarik Ghezali a cité deux «belles histoires» de réussite d'entreprises sociales à travers le monde. Pour l'Algérie il citera l'exemple de Bionoor, spécialisée dans la production de dattes.
Samia Lounes