Algérie

Crise du nucléaire iranien



Un dossier « clos », selon Ahmadinejad Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mardi le dossier nucléaire « clos » et s?est lancé dans une violente diatribe contre les Etats-Unis lors de la première journée de l?Assemblée générale des Nations unies. « Les puissances nucléaires ont tout fait pour politiser l?affaire du nucléaire iranien et cela de manière illégale. Aujourd?hui, grâce à la résistance de la nation iranienne, le dossier est entre les mains de l?Agence internationale de l?énergie atomique. Pour nous, le problème est clos », a déclaré M. Ahmadinejad, repris par les agences. Faisant notamment allusion aux Etats-Unis et à l?Union européenne, le président iranien a affirmé que l?Iran ne tiendrait pas compte des « diktats illégitimes et politiquement motivés des puissances arrogantes » en ce qui concerne son programme nucléaire. Dans un long discours, M. Ahmadinejad a accusé Washington d?arrogance et de violations des droits de l?homme, à la même tribune où le président américain George W. Bush avait plus tôt dans la journée parlé de la primauté des droits de l?homme et de liberté. Durant 40 minutes, le président iranien a évoqué les abus américains dans la « guerre contre la terreur », faisant des allusions évidentes aux méthodes de la CIA et aux camps de détention de terroristes présumés tels que Guantanamo Bay. « Malheureusement, les droits de l?homme sont violés quotidiennement par certaines puissances, surtout par celles qui prétendent être leurs seuls avocats », a dit M. Ahmadinejad, sans mentionner nommément les Etats- Unis. La délégation américaine avait quitté la salle de l?Assemblée générale pendant le discours du président iranien et le président américain George W. Bush a gardé mardi ses distances avec Ahmadinejad, ne lui rendant pas la politesse d?écouter son discours aux Nations unies, officiellement parce qu?il « avait mieux à faire ». Au même moment, la chambre américaine des représentants a voté de nouvelles sanctions contre son pays. A une très large majorité, elle a inscrit les Gardiens de la Révolution iranienne sur la liste des groupes terroristes. Le texte sanctionne également les compagnies internationales ayant des succursales américaines investissant en Iran, notamment dans les domaines du pétrole et du gaz. L?incident de Columbia L?arrivée du président iranien, et son invitation à participer à un débat dans la prestigieuse université de Columbia lundi, avaient provoqué l?ire d?hommes politiques américains. Qualifié de « dictateur cruel et mesquin » par le président de l?université Lee Bollinger, lundi, M. Ahmadinejad a tenté durant son séjour de calmer l?opinion internationale, préoccupée par les ambitions nucléaires de la République islamique. « Nous ne croyons pas aux armes nucléaires », a-t-il affirmé à Columbia (nord-ouest de Manhattan) devant les étudiants venus l?écouter. Hué, parfois applaudi, interrogé ouvertement, M. Ahmadinejad a fait face, mais s?est plaint ensuite d?avoir été traité « sans ménagement » par l?université. Avant même de commencer à parler, il a dû subir dix minutes d?invectives de la part du président de Columbia, qui avait été pris à partie par des organisations juives militantes et des hommes politiques pour avoir décidé d?inviter le dirigeant iranien. Ce dernier s?est montré capable d?encaisser l?affront et, après avoir défendu le droit de son pays à acquérir la technologie nucléaire civile, a longuement défendu durant ces deux jours ses visions du monde, faites de religion, de justice, d?honnêteté et de respect de la famille et de la femme. Souriant et riant parfois, il a ainsi assuré que l?homosexualité n?existait pas dans la République islamique. « En Iran, nous n?avons pas d?homosexuels comme dans votre pays », a-t-il affirmé sous les huées de l?auditoire. En réaction à « l?affront » subi par Ahmadinejad, les présidents de six universités iraniennes ont protesté contre le « traitement impoli et déraisonnable du président de Columbia », dans un courrier qui lui a été adressé. Ensuite, 25 députés ont demandé dans une lettre au chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki, de prendre des mesures pour éviter la présence de M. Ahmadinejad dans de tels endroits, selon l?agence iranienne Mehr. Quant au comité central de la communauté juive de Téhéran, il a exprimé dans un communiqué transmis à l?AFP la « condamnation des juifs iraniens d?une telle impolitesse visant le représentant légal des Iraniens ». Face aux critiques internes en Iran qui contestent l?opportunité de la conférence à l?université de Columbia, le conseiller spécial du président iranien pour la presse, Ali Akbar Javanfekr, a justifié sa participation au débat, et encouragé la poursuite de la « politique efficace et clarifiante du président dans l?interaction avec l?opinion publique américaine », selon l?agence Isna. M. Javanfekr s?est félicité notamment que « la présence du président ait attiré l?attention de tous les Américains », et ce, malgré « la mobilisation par les sionistes de toute leur propagande pour empêcher la tenue de son discours ». Hier mercredi, le président iranien s?est rendu en Bolivie, puis au Venezuela, où il devait rencontrer le président Hugo Chavez, qui partage ses vues sur les Etats-Unis et n?est pas venu cette année à New York.


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