Voilà que l'année 2014 s'approche de sa fin. Il est grand temps pour les pouvoirs publics de dresser les bilans des différents secteurs. C'est le cas du logement, où l'année 2014 s'est distinguée par la multiplication des efforts pour asseoir les bases d'un renforcement des capacités de réalisation, un défi majeur pour les programmes de logements, tout en s'orientant vers la réhabilitation de l'urbanisme marqué par de fortes carences.Toutefois, les prix de l'immobilier demeurent toujours inaccessibles dans les grandes villes du pays en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics. Néanmoins, les autorités publiques misent, désormais, sur le développement d'une industrie de logement à travers laquelle les moyens de réalisation nationaux devraient non seulement se moderniser mais aussi renforcer leurs capacités qui ne dépassent pas, actuellement, les 80.000 logements/an dont 4.000 par le secteur public. Ainsi, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a annoncé plusieurs mesures incitatives pour les investisseurs désirant se lancer dans cette activité, notamment à travers des contrats d'achat garantis de cinq ans. Représentant la capacité de réalisation publique, la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP) Indjab, qui regroupe 56 entreprises spécialisées dans le bâtiment, compte installer cinq (5) usines de logements dans le cadre de son plan de restructuration qui constitue l'un des évènements marquants de cette année. Ce plan prévoit la scission de cette SGP en cinq (5) grandes entreprises couvrant l'ensemble du territoire national, permettant, entre autres, de résoudre le problème de manque d'entrepreneurs BTP dans les wilayas du Sud. La production des entreprises publiques de réalisation devrait augmenter à 80.000 logements/an, contre seulement 4.000 logements actuellement, un chiffre qui reflète la situation "ingérable" de cette SGP, une mauvaise gestion des projets ainsi que l'obsolescence des systèmes de construction. L'appui au secteur public du bâtiment s'accompagne, par ailleurs, de facilitations au profit des entrepreneurs nationaux privés dans le cadre de l'assainissement de leur environnement. Il a été décidé, à cet égard, de bonifier à 100% les intérêts sur les crédits accordés aux entreprises de réalisation qui prennent en charge le programme de logements location-vente. Les mesures d'encouragement des opérateurs publics et privés visent essentiellement à faire face à la faiblesse structurelle des capacités de réalisation, sachant que le programme de logement a prévu de lancer 2,7 millions de logements avant la fin 2014 et 1,6 million de logements à l'horizon 2019. D'ailleurs, les promoteurs publics en charge des différentes formules de logements à l'instar de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL), se plaignent de l'infructuosité fréquente de leurs appels d'offres, imposant l'urgence du renforcement des capacités nationales en matière de bâtiment et de recourir à la modernisation des moyens de réalisation comme choix stratégique. Pour atténuer ce problème, le ministère de l'Habitat a publié une deuxième short-list d'entreprises capables de prendre en charge les projets de 400 à 2.000 logements, après la publication de celle de 2013 relative aux projets d'ensembles intégrés de 2.000 à 5.000 logements. Les promoteurs publics, tels les OPGI et l'AADL, pourrant recourir à cette short-list pour choisir directement une entreprise de réalisation, ce qui facilitera le lancement de leurs projets. Bilan du programme quinquennal 2010-2014 du secteur de l'Habitat Ce bilan indique que prés de 2,19 millions de logements ont été lancés avant trois mois de son achèvement. Les projets lancés comprennent 925.000 logements publics locatifs (social), 869.000 logements ruraux, 105.000 logements de type location-vente (AADL) et 30.000 logements promotionnels publics (LPP). Parallèlement, les opérations de souscription des programmes de logements ont connu une impulsion particulièrement intense en 2014: L'AADL a achevé l'opération de remise des ordres de versement de la première tranche du prix du logement location-vente à ses anciens souscripteurs (2001 et 2002) avant d'entamer, en mai dernier, la même opération pour les souscripteurs 2013, et compte la terminer début 2015. De son côté, l'Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI) a remis les ordres de versement aux souscripteurs du programme de logements promotionnels publics (LPP) destinés aux citoyens dont le revenu se situe entre 108.000 et 216.000 dinars. Les 36.000 souscripteurs de programme LPP s'attendent à payer la deuxième tranche durant le premier semestre 2015. Mais en dépit de leur satisfaction de l'avancement des souscriptions, ils insistent sur la nécessité de revoir à la baisse les prix de logement qui avoisineront les 8 millions de dinars pour l'appartement de type F4 et l'octroi de crédits sans intérêt pour le payement. Toutefois, plusieurs facilitations concernant les souscriptions de différents programmes de logements ont été approuvées en 2014. Il s'agit, notamment, d'autoriser le payement par anticipation de la totalité du prix du logement et de pousser l'âge limite pour l'octroi d'un crédit immobilier à 75 ans. L'année 2014 a été également marquée par le début de la plus vaste opération de relogement dans la capitale dans le cadre d'un programme visant à éradiquer définitivement l'habitat précaire avant la fin 2015. Réhabilitation des normes urbanistiquesPar ailleurs, l'urbanisme a bénéficié d'un intérêt sans précédent alors que l'Algérie enregistrait, depuis des années, la réalisation de centaines de nouvelles cités fréquemment dépourvues de normes socio-urbanistiques. Sous la pression de la forte demande cumulée depuis des décennies, la crise de logement a toujours été traitée de manière quantitative, encourageant ainsi l'émergence de cités "dortoirs" qui manquent d'équipements vitaux et d'espaces verts. Les autorités publiques veulent, désormais, revaloriser l'aspect urbanistique en associant davantage le Conseil national de l'Ordre des architectes. Le ministère de l'Habitat a procédé, dans le même sillage, à l'installation de nouveaux conseils d'administration des Villes nouvelles, à l'installation de l'Observatoire national de la ville et au lancement d'un plan de mise à niveau des villes. S'y ajoute la révision du cadre juridique régissant l'urbanisme à travers notamment des cahiers de charges de logements qui reflètent l'identité nationale ainsi que la reconsidération des instruments de l'urbanisme, principalement le Pdau (plan directeur d'aménagement et d'urbanisme) et le Pos (Plan d'occupation des sols). La prise en charge du vieux bâti, particulièrement à caractère patrimonial et culturel, a connu un nouvel élan en 2014 avec le lancement des travaux de réhabilitation à Skikda, Constantine et Oran en utilisant les technologies les plus récentes pour l'évaluation et le contrôle technique. Le secteur de l'habitat compte à partir de l'année prochaine amorcer une nouvelle étape avec le début de la mise en ?uvre du nouveau programme quinquennal 2015-2019, qui visera essentiellement à résoudre la crise du logement à l'horizon 2019. Le logement, un mal infini Il est nécessaire de noter que le logement demeure encore et toujours le souci numéro un de l'Algérien moyen, malgré les moyens mis en place par l'Etat, notamment un programme ambitieux de construction de pas moins de deux millions de logements publics durant le plan quinquennal 2010-2014. Le chiffre est énorme mais le souci persiste des milliers de familles attendent depuis des dizaines d'années, voire plus, pour s'abriter sous un toit décent. Mais où se situe donc le problème ' Une question à laquelle on cherche toujours une réponse ?. Acheter un logement cash est devenu une utopie pour un citoyen issu de la classe moyenne. Les prix sont tellement élevés que le rêve de prétendre à un logement, par le biais d'une transaction économique, est devenu quasi impossible à se réaliser pour beaucoup de catégories sociales. Du coup, les citoyens de la classe moyenne se rabattent, inexorablement (et quand les conditions le leur permettent) vers d'autres moyens pour pouvoir bénéficier d'un toit décent. L'autre question pertinente que les Algériens se posent est celle de savoir combien de logements ont réellement été réalisés. Car, si les autorités évoquent 2 millions d'unités, les professionnels, eux, contestent ces chiffres. Le président de la fédération nationale des promoteurs immobiliers avance, lui, le nombre de 90 000 logements finis. Qui croire ' Difficile de donner une réponse claire, d'autant plus que lors de l'annonce du nombre de logements réalisés, le gouvernement mélange tout : logements publics, mais aussi auto-construction et promotions immobilières privées.
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Posté Le : 21/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lila Soltani
Source : www.lemaghrebdz.com