Crise du lait en sachet à Mascara

Le problème de la pénurie de lait en sachet se pose avec acuité dans presque toutes les communes de la wilaya de Mascara, constate-t-on. Pourtant, la wilaya dispose d'au moins deux laiteries, celle de Tizi et celle de Tighennif, dont les capacités de production sont d'un total de 140 000 l/jour, donc à même de satisfaire la demande de toute sa population et de dégager un surplus réservé aux wilayas limitrophes. Les capacités de cette entité vont augmenter avec l'entrée en exploitation dans les jours à venir d'une troisième unité implantée dans la localité d'El-Gueithna, dont les essais ont été entamés.En attendant, le consommateur ne comprend pas les raisons d'une telle pénurie qui dure depuis des années. Aussi, le secteur agricole dans la wilaya dispose d'un important potentiel d'élevage de bétail, qui fournit le marché avec une production laitière annuelle de 50 millions de litres. Le cheptel réservé à la production laitière, au niveau du territoire de la wilaya, est composé de 42 000 vaches susceptibles de donner entre 18 et 22 litres par unité en moyenne quotidienne par tête. La hausse de la demande formulée par les crémiers pour la préparation des glaces en période estivale, ainsi qu'une large consommation de ce produit par les ménages sont évoquées en guise de justification du manque de lait en sachet sur le marché par les responsables locaux.
Certains commerçants mettent à profit cette confusion et n'hésitent pas à pratiquer une hausse du prix du sachet, le cédant à 35, voire 40 DA, et ce, en nombre limité à deux unités, sous prétexte qu'ils se sont eux-mêmes approvisionnés en ce produit auprès des commerçants des wilayas avoisinantes. Guidés par le souci de s'embrouiller avec leurs clients, certains commerçants se sont désistés de la vente du lait en sachet. Les commerçants de certaines localités, situées dans les zones éloignées, ne se font livrer qu'une fois par semaine, ce qui n'est pas pour satisfaire la forte demande de leurs clients. Si les premiers sont servis en lait en sachet, les retardataires doivent se rabattre sur le lait en boîte, qui coûte trois à quatre fois plus cher que le lait en sachet subventionné.

A. B.