«L'Afghanistan n'est pas loin et on ne peut exclure que ces deux problèmes en viennent à s'imbriquer». Le Kirghizistan, un pays sans accès à la mer, brûle, pour la seconde fois depuis avril dernier quand le président Kourmanbek Bakiev, un fervent atlantiste, a été chassé du pouvoir. L'ex-république soviétique d'Asie centrale dont près de la moitié du territoire (198.500 km2) est située à plus de 3.000 m d'altitude, est convoitée par les Américains et les Russes qui ont leurs bases au nord du pays. Les premiers à Manas, près de la capitale Bichkek (au Nord). Ouverte en 2001, au lendemain des attentats du 11-Septembre, elle voit passer 35.000 soldats l'Otan vers l'Afghanistan. Les seconds qui conditionnent leur aide à l'actuel pouvoir, dont l'envoi d'une force de réaction rapide, par l'annonce de la fermeture de la base de Manas, ont la leur à Kant.Les deux sont distantes de quelques dizaines de kilomètres. Depuis peu, la Chine s'intéresse à ce pays. Les violences qui ont fait depuis la nuit du 10 au 11 juin près de 200 morts, plus de 2000 blessés et 275.000 réfugiés sont diversement expliquées. Certains y voient l'expression de conflits interethniques. Le gouvernement qui a annoncé une présidentielle et des législatives pour le 10 octobre, après un référendum sur une nouvelle Constitution le 27 juin, soupçonne le président déchu qui a déclaré depuis sa retraite dorée en Biélorussie que «seule la mort» pourrait l'empêcher de revenir au pouvoir, d'être derrière l'armement des émeutiers dans ses fiefs d'Och et de Djalalabad par le biais des forces régulières et des puissants groupes mafieux qui lui seraient restées fidèles. Ce dernier accuse le pouvoir de planifier un génocide contre les Ouzbeks (14,5% des 5,3 millions d'habitants au Kirghizistan). L'Organisation du traité de sécurité collective, une alliance militaire de pays d'ex-URSS dont le Kirghizstan est membre, surveille les «effets» de la mobilisation générale des forces de sécurité, ordonnée par un gouvernement qui semble dépassé.«Le nombre de refugiés qui fuient les affrontements pourrait augmenter», affirme Miroslav Jenca, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU redoutant comme beaucoup un bilan bien plus lourd et une extension des violences aux pays voisins. «L'Afghanistan n'est pas loin et on ne peut exclure que ces deux problèmes en viennent à s'imbriquer», prévient le diplomate onusien. Lynn Pascoe, sous-secrétaire de l'Onu chargé des affaires politiques, souhaite la création d'urgence d'un corridor humanitaire.
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Posté Le : 15/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B.
Source : www.horizons.com