Algérie

Crise du Golfe : Les parties toujours pas prêtes au dialogue



Crise du Golfe : Les parties toujours pas prêtes au dialogue
Tensions - C'est ce qu'a déploré dimanche à Doha le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.Sa nouvelle mission dans la région, comme la précédente en juillet, n'a pas permis pour l'instant de sortir de l'impasse.
«Lors de mon entretien avec le prince héritier» d'Arabie saoudite Mohamed ben Salmane, plus tôt dans la journée à Ryad, «je lui ai demandé de s'engager dans un dialogue», a rapporté le ministre américain des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à Doha.
Or, «il n'y pas de signe fort indiquant que les parties sont prêtes à dialoguer», et «on ne peut pas forcer les gens à se parler s'ils ne sont pas prêts», a-t-il ajouté.
Avant son départ de Washington, Rex Tillerson avait déjà reproché au «quartet» de pays arabes opposés au Qatar (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte) de ne pas vouloir entamer le dialogue, par opposition à Doha dont les autorités se sont redites dimanche prêtes à discuter.
Du coup, même si le président américain Donald Trump s'était récemment dit prêt à jouer les médiateurs tout en prédisant une sortie de crise rapide, «il n'y a pas eu d'invitation à la Maison Blanche», a encore dit le secrétaire d'Etat à Doha. Il a promis de «continuer à travailler pour faciliter ce dialogue».
Le 5 juin, deux semaines après une visite de Donald Trump à Ryad, ces quatre pays arabes ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, accusé d'être trop proche de l'Iran et de soutenir le «terrorisme». Le Qatar rejette ces accusations et dénonce une tentative de «mise sous tutelle» par ce «quartet», qui lui a également imposé un strict blocus économique.
Certains observateurs constatent que cet isolement risque de pousser encore davantage Doha vers l'Iran chiite, ennemi régional de l'Arabie saoudite sunnite et une des bêtes noires des Etats-Unis.
L'Iran «est le seul espace aérien disponible pour le Qatar» du fait du blocus, «voilà un exemple simple de ce qui nous préoccupe», a expliqué Rex Tillerson.
Il a aussi salué les progrès de Doha dans la lutte antiterroriste. Mais à ses côtés, le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani a estimé que cette crise sapait justement les efforts de son pays contre le terrorisme. Il a assuré que le petit émirat pétrolier était «contre toute influence négative dans la région», y compris de la part de l'Iran, et a accusé le quartet d'être responsable de l'impasse.
Rex Tillerson a enfin dit vouloir renforcer les relations économiques avec le Qatar, qu'il a remercié pour le don de 30 millions de dollars après les ouragans qui ont frappé les Etats-Unis.


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