Algérie

Crise du carburant : Le gouvernement algérien se focalise sur la contrebande


Pour le gouvernement, la hausse de la consommation du carburant qui a engendré une hausse des importations en valeurs et en volumes est le fait de la contrebande. Pourtant, ce phénomène a toujours existé. Le gouvernement semble faire une fixation sur la contrebande en prenant de nouvelles mesures pour lutter ce phénomène, éludant ainsi la question de la subvention des prix du carburant, à l'origine même de la prolifération de la contrebande.La contrebande de carburant préoccupe le gouvernement au point de tenir un conseil interministériel (CIM) consacré à cette question le 4 juillet dernier. Lors de ce CIM, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal « a ordonné une série de mesures à l'institution douanière et aux services de sécurité de l'Etat pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières concernées par ce fléau », indique à l'APS Henad Rezki, sous-directeur chargé de la lutte contre la contrebande à la direction générale des douanes (DGD). Les mesures prises courant juillet visent essentiellement à lutter contre la contrebande de carburants mais aussi de produits de première nécessité, de cheptel, et des métaux ferreux et non ferreux, précise ce responsable.
Coordination des efforts des services de sécurités et ceux des douanes
L'immensité des frontières algériennes qui s'étendent sur plus de 6.000 KM a rendu difficile le positionnement sur le terrain des services des douanes. Une entrave que le gouvernement compte lever en instruisant les services de sécurité et les douanes de coordonner leurs actions pour mieux occuper le terrain sur les frontières. Dans le cadre de cette instruction, l'institution douanière va mobiliser tous ses effectifs de surveillance, selon le même responsable. Au total, 17 brigades opérationnelles mobiles, dont l'effectif s'élève à 540 agents douaniers, assureront la couverture des frontières ouest avec le Maroc, fermées depuis 1994, et d'où transitent l'essentiel des carburants. Ces brigades sont déjà déployées, selon le même responsable, à Maghnia et Ghazaouet dans la wilaya de Tlemcen ainsi que dans les wilayas de Saida et Sidi Bel Abbes. Pour la frontière Est avec la Tunisie, l'effectif des agents chargés de cette mission de surveillance s'élève à 217 douaniers versés dans neuf brigades mobiles. S'y ajoutent 3.000 autres agents qui seront recrutés pour les 79 postes de douane et de surveillance (PDS) que la DGD est en train de réaliser dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de modernisation. Ces agents recevront une formation paramilitaire, selon M. Henad.
Saisie systématique des véhicules à double réservoir
Les services de sécurité et des douanes sont aussi appelés, en application de ces mesures gouvernementales, de saisir systématiquement tous les véhicules dotés de cachettes aménagées pour carburant ou d'un double réservoir. Selon M. Henad, la présence d'un deuxième réservoir dans un véhicule est une forte présomption de fraude. Les directions des mines dans chaque wilaya ont été chargées dans ce sens de réaliser dans le cadre du contrôle technique des fichiers sur les véhicules à double réservoir aménagés en usine ou ceux réalisés d'une façon artisanale.
Présence des services de sécurité dans les stations-service
L'instruction du chef de l'exécutif met l'accent également sur la nécessité du contrôle au niveau des stations-service. Les modalités de présence des services de sécurité et des douanes au niveau de ces points de vente de carburant n'ont pas encore été arrêtées. Mais les gérants de ces stations-service seront instruits pour refuser de servir du carburant aux propriétaires de véhicules à double réservoir ainsi que de vendre de l'essence en vrac dans des jerricanes. Par ailleurs, les faux agriculteurs qui alimentent les contrebandiers en grandes quantités de gasoil seront mis sous la loupe des services de sécurité et des douanes qui vont multiplier les enquêtes et les contrôles sur leurs activités frauduleuses en coordination avec le ministère de l'Agriculture.
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