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Crise de la péninsule coréenne



Crise de la péninsule coréenne
Séoul a fait taire les hauts-parleurs qui diffusent de la propagande à la frontière avec la Corée du Nord.Hauts-paleurs réactivés après l'explosion de mines antipersonnel qui ont mutilé, début août, deux soldats sud-coréens à la frontière. La responsabilité de cet incident était imputée par Séoul à Pyongyang, qui a démenti avoir eu le moindre rôle dans cet incident et menacé son voisin du Sud de frappes militaires concertées.Aux termes de cet accord, approuvé dans le village frontalier de Panmunjom, où a été signé le cessez-le-feu de la guerre de 1950-1953, la Corée du Nord a exprimé ses «regrets» pour l'affaire des mines antipersonnel et la Corée du Sud a éteint ses hauts-parleurs.Le ministère sud-coréen de la Défense a expliqué cependant que l'armée resterait en état d'alerte tant qu'elle n'aurait pas reçu la confirmation que le Nord n'a pas mis fin au «semi-état de guerre» décrété par son numéro un, Kim Jong-Un. «Nous avons arrêté nos diffusions mais nous restons en état d'alerte pendant que nous surveillons le mouvement des troupes nord-coréennes», a dit un porte-parole. «Il leur faudra du temps pour se retirer.»Le chaud et le froidMême après la guerre de 1950-1953, les deux Corées sont restées en conflit. Le 27 juillet 1953 était signé l'armistice de Panmunjom mettant fin à la guerre. Cependant, aucun traité de paix n'est signé. Une zone est instituée le long de la frontière. Le texte fixe aussi la ligne de limite nord, dans la mer Jaune. Pyongyang ne la reconnaît pas comme frontière maritime, car elle a été décidée par le commandement des Nations unies mené par les Etats-Unis.Des accrochages meurtriers se sont produits tout au long de cette période d'après-guerre. Un projet intercoréen de réunion des familles divisées prend fome en 1971 sous l'égide de la Croix-Rouge. Il conduit à la déclaration commune du 4 juillet 1972 par laquelle les deux Etats expriment leur volonté d'une réunification pacifique sans ingérence étrangère. Mais leurs relations se détériorent durant la décennie 1980.Après la fin de la guerre froide, un rapprochement est amorcé par les deux pays. Le 13 décembre 1991, est signé entre les deux Corées un accord de base sur la réconciliation portant sur la non-agression, les échanges et la coopération, suivi le 20 janvier de l'année suivante d'une déclaration commune sur la dénucléarisation de la péninsule.Cependant, les relations se refroidissent.Il faut attendre l'élection de Kim Dae-Jung à la présidence de la Corée du Sud pour voir les rapports entre les deux voisins se détendre. Il initie, en 1998, la politique de rapprochement, dite «du rayon de soleil». En 2000, les deux pays ouvrent des bureaux de liaison dans le village frontalier de Panmunjom, ce qui permet aux centaines de familles séparées de se rencontrer.En janvier 2002, le président américain George W. Bush évoque dans son discours l'«axe du mal» dans lequel il inclut la Corée du Nord.En décembre de la même année, Pyongyang annonce la reprise de son programme nucléaire.Comme il annonce en janvier 2003 son retrait du Traité de non-prolifération nucléaire. Et, en juin, est lancée la zone économique spéciale intercoréenne de Kaesong, en Corée du Nord, qui ambitionne d'accueillir, d'ici à 2020, au moins 2000 entreprises et d'employer plus de 500 000 travailleurs nord-coréens. En août 2003 est tenue la première rencontre à six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Elle a réuni la Corée du Nord, la Corée du Sud, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.Dans le cadre de ces négociations à six, la Corée du Nord accepte de «désactiver» son programme nucléaire en février 2007 en échange de la fourniture d'énergie et de garanties de sécurité par les Etats-Unis.Mais après avoir montré des signes de bonne volonté en 2008, Pyongyang claque la porte des négociations et annonce avoir effectué «avec succès» un deuxième essai nucléaire souterrain en mai 2009. Le 26 du même mois, le naufrage d'une corvette provoque la mort de 46 marins sud-coréens. Séoul soupçonne la Corée du Nord d'être à l'origine de l'incident.La politique de Pyongyang inquiète un autre voisin, à savoir le Japon qui, le 9 avril 2013 installe des missiles à Tokyo, la capitale, pour intercepter un éventuel missile nord-coréen. Et cela, suite aux menaces Pyongyang de «guerre thermo-nucléaire» et son appel aux étrangers présents en Corée du Sud d'évacuer le pays.Depuis la fin de leur guerre en 1953, les deux pays entretiennent des rapports qui tanguent entre la détente et la coopération économique et les actes et discours belliqueux.Quant au projet de réunification que Séoul et Pyongyang prônent dans leur discours, il demeure un souhait. Jusque-là, les deux pays continuent à gérer une situation de «paix impossible, guerre improbable» pour paraphraser Raymond Aron, malgré la fin de la guerre froide.


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