Algérie

Crise de la dette : Le FMI inquiet de la lenteur de ses Etats membres pour doubler son capital


Le Fonds monétaire international s'est inquiété, avant-hier, de la lenteur avec laquelle ses Etats membres ratifient le doublement de son capital décidé en décembre 2010. Ces Etats membres avaient entériné, à l'époque, un doublement des contributions permanentes au FMI, réforme qui permettait de mieux répartir les droits de vote au sein de l'institution au profit principalement des économies émergentes, sous-représentées. Les pays s'étaient alors engagés à faire entrer cette réforme en vigueur d'ici à l'assemblée annuelle du Fonds en octobre 2012. Il faut pour cela que des pays représentant au moins 70% des quotes-parts aient ratifié la réforme, en passant le plus souvent par leur parlement qui doit débloquer le versement qui l'accompagne. Mais "avec seulement dix mois restant avant cette date-butoir, le Fonds est loin d'avoir atteint les seuils nécessaires", a affirmé l'institution dans un rapport présenté aux Etats membres et publié avant-hier. En effet, à la date du 12 décembre, 53 membres (sur 187) représentant 35,96% des quotes-parts ont procédé à la ratification nécessaire. "La directrice générale du FMI [Christine Lagarde] a appelé les membres à faire les plus grands efforts", a indiqué le FMI dans un communiqué. La réforme de 2010 obtiendrait un sérieux coup de pouce si elle pouvait être ratifiée par les Etats-Unis, premiers actionnaires du Fonds (16,17% des quotes-parts). Mais la majorité républicaine à la Chambre des représentants s'y refuse et est en place au moins jusqu'aux prochaines élections législatives en novembre. Une précédente réforme des quotes-parts, adoptée en avril 2008, n'avait pu entrer en vigueur qu'en mars 2011, le temps d'achever le même processus. Les Etats-Unis l'avaient ratifiée dès juin 2009, à une époque où les démocrates étaient majoritaires dans les deux chambres du Congrès.
Stark (BCE) met en garde la zone euro contre le recours au FMI
Jürgen Stark, l'économiste en chef démissionnaire de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en garde la zone euro contre la mobilisation du Fonds monétaire international (FMI) pour soulager la crise de la dette, dans un entretien paru, hier, dans Die Welt. "L'Europe doit régler ses problèmes toute seule et réduire sa dépendance envers les marchés de capitaux par une politique budgétaire conséquente", a professé l'Allemand, connu pour sa ligne très orthodoxe au sein de la BCE. En mêlant le FMI à ses problèmes, l'Europe risque de s'exposer outre mesure aux intérêts des autres pays, a-t-il encore prévenu. Les pays de la zone euro se sont mis d'accord, lors du dernier sommet européen début décembre, pour fournir 150 milliards d'euros au FMI afin de renforcer sa capacité de prêts et de lui permettre de venir en aide en retour aux pays en difficulté de la zone euro.
Un appel resté lettre morte
L'Union européenne a invité, lundi soir, le reste du monde à imiter ce geste pour arriver à une enveloppe de 200 milliards d'euros, mais à part le soutien du Canada jeudi, cet appel est jusqu'à présent resté lettre morte, et au sein même de l'Union la Grande-Bretagne a dit non. "Dans la pratique je ne vois aucun autre Etat en dehors de la zone euro qui aurait besoin de cet argent (du FMI). C'est une tentative de contourner l'interdiction du financement direct des Etats par les banques centrales en Europe", a encore critiqué M. Stark, qui était déjà un fervent opposant des rachats d'obligations souveraines par la BCE. A la surprise générale, il avait annoncé, début septembre, son intention de démissionner à la fin de l'année en invoquant des "raisons personnelles". "Je suis parti parce que je constatais que ma crédibilité personnelle n'était plus préservée", a-t-il confié à Die Welt. "Je voulais réveiller les gouvernements". Ces derniers "n'ont visiblement pas compris jusqu'à aujourd'hui à quel point les principes établis depuis (le traité de) Maastricht, comme la discipline budgétaire et la convergence des politiques économiques, sont importants pour le fonctionnement de l'Union monétaire", a-t-il encore lâché.
Le FMI compte commencer ses missions de suivi en Italie début 2012
Le Fonds monétaire international a indiqué qu'il comptait commencer ses missions de suivi des politiques économiques de l'Italie au début de l'année 2012. Le FMI a achevé aujourd'hui (mercredi) une brève visite à Rome, où une mission composée de deux de ses représentants a rencontré les nouvelles autorités et a été mise au courant de l'évolution de la situation sur le plan budgétaire, a indiqué un porte-parole du Fonds à Washington. L'équipe a également eu des discussions productives sur les modalités des missions de suivi, demandées par les autorités italiennes, dont il est désormais prévu qu'elles auront lieu début 2012, a ajouté ce porte-parole dans un bref communiqué transmis à la presse. L'Italie a demandé fin octobre à bénéficier d'un suivi du FMI sur ses politiques économiques et la réduction de son déficit budgétaire. Le Fonds prévoit de rédiger un rapport trimestriel pour faire état des progrès du pays. L'arrivée de la première mission à Rome était initialement prévue en novembre. Mais le FMI a laissé du temps au gouvernement de Mario Monti, entré en fonctions mi-novembre, pour s'installer. Les relations avec ce nouveau gouvernement sont meilleures qu'avec le précédent, celui de Silvio Berlusconi, auquel le FMI reprochait une réaction peu convaincante à la brusque montée, à partir de début juillet, des taux auxquels le pays empruntait sur les marchés. Il ne s'est pas passé grand-chose en Italie durant l'été. Mais une fois que l'Italie a été perçue comme risquée, cette perception ne s'est pas effacée, a écrit mercredi l'économiste en chef du Fonds, Olivier Blanchard. Après la démission en novembre de M. Berlusconi, figure très contestée, l'arrivée de M. Monti au pouvoir avait été saluée par le FMI, un porte-parole estimant à l'époque que la formation de son gouvernement apportait de la clarté politique. M. Monti a affirmé début décembre avoir tendance à aimer la surveillance, considérant qu'il était toujours utile de se mesurer à des évaluations objectives. Le dernier rapport annuel du FMI sur l'économie italienne, publié début juillet, formulait des critiques sévères sur ce pays: lenteur des réformes, projections de croissance trop optimistes, gâchis des dépenses publiques, distorsions du régime fiscal, excès de bureaucratie dans le Nord contre insuffisances de l'Etat de droit dans le Sud, corruption.. M. Blanchard a relevé que le gouvernement avait une marge de manoeuvre très limitée. Plus le niveau de la dette est élevé, plus la distance entre la solvabilité et le défaut de paiement est réduite, de même que la distance entre le taux d'intérêt assurant la solvabilité et celui menant au défaut de paiement. L'Italie en est l'illustration actuelle, a-t-il souligné. L'équipe du FMI à Rome était composée du directeur adjoint du département Europe, le Pakistanais Aasim Husain, et d'un économiste de ce département, l'Italien Antonio Spilimbergo.
Lagarde quasi certaine d'abaisser la prévision de croissance mondiale 2012
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, s'est dite à Niamey "à peu près certaine" que les prévisions de croissance mondiale pour 2012 seront révisées à la baisse, en raison notamment de la crise dans la zone euro. "Je suis à peu près certaine" que les prévisions de croissance que faisait le FMI en septembre pour l'économie mondiale (+4%) Seront révisées à la baisse" en janvier prochain, a-t-elle déclaré dans un discours devant l'Assemblée nationale du Niger. "Ces nuages qui s'amoncellent, à l'horizon européen notamment, entraînent des perspectives baissières", a-t-elle expliqué. "La menace immédiate est simple: elle est celle d'un engrenage pernicieux, une espèce de cercle vicieux marqué par une détérioration de la confiance, une aggravation de l'instabilité des marchés financiers et l'accumulation de dettes publiques qui sont bien souvent insoutenables (...): ces menaces sont autant de facteurs qui concourent à un affaiblissement inexorable de la croissance", a-t-elle souligné. Les pays de la zone euro "sont au centre de la crise, ils se trouveront et devront se trouver au centre de la solution", a-t-elle jugé, appelant de ses voeux "non seulement le rétablissement de la confiance, non seulement les politiques d'ajustement budgétaire" mais aussi "des perspectives de croissance" et de baisse du chômage. "Si rien n'était fait, la crise de confiance (...) et cette espèce de spirale de doute se poursuivraient, s'aggraveraient dans tous les pays (...), tous les pays des économies mondiales en subiraient les conséquences sans aucune exception" a averti Mme Lagarde.
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