Algérie

Crise de la dette : La Grèce en bonne voie pour obtenir un plan de sauvetage record



La zone euro a mis sur les rails, avant-hier, un plan de sauvetage financier sans précédent pour permettre d'éviter la faillite de la Grèce, en estimant qu'Athènes avait rempli les conditions qui lui ont été fixées en contrepartie en termes de rigueur et de réformes. Toutefois, le versement effectif des fonds ne sera décidé que si une opération en cours de réduction de la dette du pays détenue par les créanciers privés (banques et fonds d'investissement) est menée à bien avec succès. La Grèce a pris toutes les mesures que nous lui avions demandées, les choses avancent bien, a déclaré M. Juncker à l'issue d'une réunion des ministres de l'Eurogroupe à Bruxelles consacrée à la situation dans le pays. L'Allemagne, traditionnellement très dure ces derniers mois à l'égard d'Athènes, a adressé un rare satisfecit à l'égard du pays. Nous avons pu aujourd'hui prendre une décision positive, a dit le ministre des Finances Wolfgang Schäuble en saluant les efforts des Grecs. Ce dossier devrait donc se conclure de manière positive, a renchéri son homologue italien, Mario Monti. Des progrès suffisant ont été réalisés par le gouvernement pour prendre les mesures préalables d'économies budgétaires et de réformes économiques qui avaient été demandées par les partenaires européens d'Athènes en préalable au versement du deuxième plan de sauvetage, indique un communiqué de l'Eurogroupe. La dernière condition préalable a été remplie in extremis dans la nuit à Athènes avec l'adoption par le Parlement grec d'un projet de loi prévoyant des réductions dans les dépenses de santé. Le deuxième plan de soutien financier promis sous conditions à Athènes est composé d'une aide publique de 130 milliards d'euros et de l'effacement partiel de dette de la part de ses banques créancières à hauteur de 107 milliards d'euros. A cela doivent s'ajouter quelque 35 milliards d'euros du premier programme d'aide au pays décidé en mai 2010, soit un effort financier total de plus de 270 milliards d'euros. Concrètement, les ministres des Finances ont mis, avant-hier, le versement du programme sur les rails lors de leur réunion à Bruxelles, qui a précédé un sommet des dirigeants européens dans la soirée. Ils ont ainsi autorisé plusieurs mesures techniques permettant que l'opération de restructuration de la dette du pays puisse être couronnée de succès. Ils ont d'abord accepté la mise en place d'un plan de soutien à la recapitalisation des banques grecques pour les aider à amortir le choc des pertes de créances. L'Eurogroupe a aussi autorisé le Fonds de secours de la zone euro (FESF) à entamer les préparatifs pour l'émission d'obligations du FESF qui seront accordées aux créanciers privés en échange des titres de dette grecque qu'ils détiennent aujourd'hui. Le FESF va aussi aider la Grèce à payer des arriérés d'intérêt sur sa dette. Toutefois, l'aide ne pourra être concrètement versée que lorsque cette opération de restructuration de dette aura été réalisée avec succès, ont prévenu les ministres. Il faut pour cela que 75% au moins des créanciers acceptent des pertes de l'ordre de 73% de la valeur réelle de leurs titres. Une nouvelle réunion de l'Eurogroupe, sous forme de conférence téléphonique, a été programmée pour le 9 mars, au lendemain de l'échéance de l'offre faite aux banques pour prendre une décision finale, selon M. Schäuble. Globalement, il s'agit d'un pas en avant important vers le deuxième programme pour la Grèce, a résumé le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.


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