Algérie

Crise de confiance


La dépression dans laquelle sombre le plus souvent l?activité nationale au lendemain d?une élection est bel et bien au rendez-vous. Pouvait-il en être autrement avec les législatives de jeudi dernier ? Non, parce que, comme après chaque consultation, il faut un peu de temps pour reconstituer les équipes dirigeantes et agrémenter les programmes de quelques nouveautés pour lesquels les mandataires sont censés être élus. Cette période creuse qui est le parent naturel de toute élection est commune à tous les pays, à quelques variantes près. Simplement, en Algérie ce vide paraît s?être installé bien avant et son prolongement, s?il ne coïncide pas avec la période du vote, est surtout déterminé par une crise de confiance qui mine l?activité nationale sous toutes ses manifestations. Le grand malaise avec lequel s?est reconstituée l?APN, le week-end dernier, en enregistrant un très fort taux d?abstention de près de 65%, porte les stigmates d?une élection dont on ne sait si elle mérite le nom. Qui peut aujourd?hui gloser sur le sens d?une telle défiance populaire à l?endroit d?un système politique qui ne mobilise plus grand monde sans prendre le risque de faire parler, ici, le silence de la majorité du peuple sur le dernier scrutin ? Ce silence assourdissant de la majorité n?est-il pas en effet à la base ? au-delà de tout enjeu possible dans les hautes sphères de l?Etat ? une démission carrément d?une jeunesse désespérément acquise au rejet de la chose publique ? Le pays est rongé par une crise de confiance avérée. Au fil des ans, le social se réduit comme une peau de chagrin, abandonnant une population de salariés aux forces spontanées du marché ne sachant bien évidemment gouverner que le profit. Les chômeurs, eux, ne font que gonfler la population désireuse d?émigrer. Quant au niveau de vie, au pouvoir d?achat et aux perspectives d?avenir, la conduite des affaires du pays soulève çà et là des interrogations anxieuses, parfois même des doutes sur la volonté des dirigeants de permettre une lisibilité et une visibilité à court terme. La représentation démocratique étant de plus en plus déficitaire, c?est le règne des affaires scabreuses dans les banques privées, dans les banques publiques, dans le secteur économique qui anime la scène nationale. L?argent guide l?intérêt de tous, certains à le gagner, d?autres à suivre le feuilleton des détournements à n?en pas finir. Quel discrédit !
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