Algérie

Cris de détresse des parents



Après avoir passé des années au Centre médico-psychologique de la cité des 300 Logements de la ville de Sétif, plus de 20 jeunes handicapés présentant une déficience mentale se retrouvent du jour au lendemain sur la touche. Au lieu de poursuivre la prise en charge éduco-sociale de ces êtres vulnérables, les responsables concernés, en premier lieu la direction de l'action sociale (DAS), les envoient brusquement à la rue.Au grand dam des parents, qui ne savent où donner de la tête. Habitués à sortir et à fréquenter leur centre où ils étaient pris en charge par des équipes spécialisées, ces êtres fragiles, dont le seul tort est d'avoir atteint l'âge de 18 ans, sont exclus de tout programme approprié. Lâchés, les parents, qui n'ont jamais été accompagnés, soutenus ou aidés durant les moments difficiles, sont, le moins que l'on puisse dire, désemparés et déboussolés. Dire que les solutions intermédiaires ne manquent pas à Sétif.
Ne pouvant rester insensibles devant le désarroi des parents et les souffrances des enfants cloîtrés ces jours-ci entre quatre murs, des cadres de la DAS estiment sous le sceau de l'anonymat que les différentes structures de la ville sont en mesure de prendre en charge cette catégorie de handicapés.
«On ne peut mettre une croix avec une telle facilité sur le gigantesque travail réalisé par les équipes de notre centre. Pour le bien-être de ces enfants, on peut facilement leur créer une classe spéciale. On n'a pas le droit de les éjecter de la sorte. Des solutions intermédiaires existent, il suffit tout simplement de réunir les gens du terrain», soulignent nos interlocuteurs. Désarçonnés, les parents, qui se sont rapprochés du bureau d'El Watan, lancent un SOS. «Après des années de suivi au centre des 300 Logements où ils ont été bien pris en charge par des équipes dévouées, nos enfants se retrouvent à la rue.
Le travail fait par le centre tombe tout d'un coup à l'eau. La fin de la prise en charge de nos enfants est une forme d'exclusion sociale brutale. Vous ne pouvez pas imaginer notre détresse et le mal fait à nos enfants souffrant le martyre. On ne demande pas l'aumône, mais un accompagnement.
Pour ce faire, nous sollicitons l'intervention des autorités locales et à leur tête le wali pour la mise en place en urgence d'une structure capable de prendre en charge nos enfants pour lesquelles le centre était une bouée de sauvetage et un lieu d'épanouissement. On n'a pas le droit de faire ça à la frange la plus fragile de la société», tonnent des parents touchés dans leur âme. Le cri de détresse des parents qui ne sont jamais invités le 14 mars de chaque année pour parler de leur malheur et du handicap de leurs enfants chéris, sera-t-il entendu ' La question est posée.


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