Algérie

Cris de détresse d'un fils de chahid



Souffrance intense, colère et indignation sont les mots pour décrire la situation de Bendrimia Abdelhamid, fils de chahid, âgé de 56 ans. Marié, il a 4 enfants scolarisés à sa charge, et de surcroît atteint d'une maladie invalidante à 100% (emphysème pulmonaire).
Depuis 1994, cet homme malade, exclu et écarté de la société par les hasards de la vie, est réduit malgré lui à se voir attribuer quelque aumône et de la sollicitude du voisinage, de quelques rares cousins et quelques amis qui lui portent secours pour survivre lui et sa famille et de ne pas mourir de faim. En effet, Bendrimia Abdelhamid perçoit une allocation de fils de Chahid de 18 000 DA, habite dans un logement appartenant à son cousin qui a bien voulu le lui prêter à titre gracieux, mais il sait que tôt ou tard il devra remettre les clés à son propriétaire, en le remerciant de ne pas l'avoir abandonné dans les moments difficiles. Devant sa situation de SDF, il a introduit une demande de logement social durant l'année 2000, il n'a reçu aucune réponse favorable de la daïra de Bordj Bou Arréridj à ce jour. Lorsque l'on sait que de nombreux logements sociaux sont inoccupés car les propriétaires ne sont que des ex-élus (APC ou APW) leurs enfants et proches amis. «Ce qui me fait le plus de peine, racontet- il, c'est de constater un déni constant de ma situation de citoyen et de fils de chahid auprès des autorités locales ou de l'Association des fils de chahid qui n'ont rien fait pour moi pour me faire sortir de la spirale de l'exclusion». Plus grave, Bendrimia Abdelhamid est contraint, sous peine de perdre la vie, de consommer presque 30 bouteilles d'oxygène par mois pour pouvoir respirer et rester en vie. Des années durant il vit dans la souffrance, négociant la vie avec la mort. La bouteille d'oxygène coûte la somme de 1 700 DA non remboursable par la Cnas, il fait face à une charge financière de plus 30 000 DA que des âmes charitables prennent en charge. Miné par la maladie et usé par la misère, il dira, les larmes aux yeux, «que ce ne sont pas des handicaps physiques qui blessent, mais bien l'exclusion que les autres nous font subir. Le mal n'est pas dans une jambe perdue, mais dans le regard détourné».




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