Algérie

Crimes sionistes: Le procureur de la CPI demande un mandat d'arrêt contre Netanyahu



Lundi 227e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, correspondant au 200e jour de l'incursion terrestre de l'armée d'occupation, le nombre de victimes palestiniennes est d'au moins 35.562 martyrs et 79.652 blessés, a annoncé le ministère de la Santé du territoire assiégé. Le ministère a aussi indiqué que les attaques israéliennes de la précédente journée (dimanche) ont fait 106 martyrs et 176 blessés. Plus de 7 mois depuis le début du génocide israélien à Ghaza, la CPI a entamé, enfin, des démarches pour lancer des mandats d'arrêt contre des dirigeants sionistes, en l'occurrence Benjamin Netanyahu et son ministre de la «Défense» Yoav Gallant qui ont, depuis le 7 octobre 2023, appelé à des massacres et ont pris des mesures pour affamer et éradiquer la population de Ghaza. Mais, en incluant des chefs du Hamas, qui représente la population colonisée et soumise depuis des décennies aux exactions des israéliens, la démarche de la CPI ressemble davantage à un geste d'équilibriste puisqu'elle exclut le chef d'état-major de l'armée d'occupation, un des acteurs de terrain de l'agression qui a fait, à ce jour, plus de 125.000 victimes (martyrs, disparus et blessés) dont 70% sont des enfants et des femmes. Lundi, les attaques israéliennes se poursuivaient à Ghaza. Les frappes aériennes et les bombardements d'artillerie israéliens ont ciblé toute la bande de Ghaza, notamment à Rafah (au sud), plusieurs quartiers de la ville de Ghaza et Jabaliya (au nord).

Au moins 3 martyrs sont tombés et plusieurs blessés dans le bombardement d'un appartement résidentiel dans le quartier de Tal as-Sultan, à l'ouest de Rafah.

Le nord de Ghaza a également été le théâtre d'intenses bombardements, avec des attaques d'artillerie près du quartier al-Zeitoun, dans la ville de Ghaza, et contre une maison de la famille Al-Arouqi dans le quartier d'Abu Iskandar, dans le quartier de Sheikh Radwan, au nord de la ville, faisant plusieurs martyrs et blessées.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'une frappe aérienne israélienne a visé les environs de la mosquée Cheikh Zakariya, dans le quartier d'Al-Daraj, à l'est de la ville de Ghaza, faisant des martyrs et des blessés. Les avions de guerre israéliens ont également mené des bombardements intenses le quartier al-Qasasib, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de Ghaza. Des sources à l'hôpital Kamal Adwan ont signalé, à Al Jazeera, l'arrivée de plusieurs blessés après un bombardement israélien sur des bâtiments résidentiels dans le quartier Mashrou, de Beit Lahia, dans le nord de Ghaza.

Hier, le ministre de la guerre israélien, Yoav Gallant a annoncé que l'armée d'occupation « étendra ses opérations à Rafah ». Pour rappel, les attaques terrestres ont atteint le centre de Rafah. Mais, aux yeux des Etats-Unis, l'entité sioniste n'a pas atteint le « ligne rouge » qui lui a été fixée.

Démarche équilibriste

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé, lundi, des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la « Défense » Yoav Gallant, estimant « qu'il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils portent une responsabilité pénale pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité suivants commis à Gaza à partir du 8 octobre 2023 au moins ».

La demande du procureur de la CPI concerne également trois dirigeants du Hamas : Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh, qui « portent la responsabilité pénale des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité suivants commis en Israël et à Gaza à partir du 7 octobre au moins », a ajouté Karim Khan. Si les juges de la CPI décident d'émettre le mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu, cela signifie, du moins en théorie, que n'importe lequel des 124 Etats membres de la CPI serait obligé de l'arrêter s'il se rend sur leur territoire. Selon des analystes invités sur les plateaux télé d'Al Jazeera et d'Al Araby TV, en incluant trois dirigeants du Hamas dans la procédure contre le côté palestinien, « la CPI veut surtout éviter une réaction négative américaine contre la procédure annoncée par le procureur de la Cour ». Que change la décision de la CPI concernant les trois principaux dirigeants du Hamas ? « C'est une décision difficile, mais pour une organisation considérée comme «terroriste» par les Etats-Unis, les pays de l'Union Européenne, et d'autres pays occidentaux, cela ne changera pas grand-chose », estime un commentateur sur Al Araby TV.

Le rédacteur diplomatique d'Al Jazeera English, Bays James, relève que dans les détails des accusations de la CPI côté israélien, le procureur « dit que c'était une politique d'État, que c'était une politique officielle du gouvernement consistant à utiliser la famine comme méthode de guerre ». Selon lui, contrairement à la démarche contre Vladimir Poutine et sa commissaire aux enfants, Maria Lvova-Belova, en mars 2023, cette fois les mandats d'arrêt ne sont pas encore émis. « Peut-être qu'il essaie de forcer la fin de la violence en s'exprimant le plus tôt possible et en essayant de forcer les efforts en faveur d'un cessez-le-feu. Cela semble être une des raisons pour lesquelles il a décidé d'agir de cette façon », affirme encore Bays.

Plusieurs dossiers ont été déposés devant la CPI depuis une dizaine d'années, dont ceux relatifs aux massacres de 2014 contre Ghaza (durant une cinquantaine de jours) et la politique de colonisation en Cisjordanie soutenue et financée par les gouvernements sionistes successifs et le régime d'apartheid dans les territoires de Palestine occupée. L'entité sioniste a bénéficié, depuis des décennies, d'une immunité devant toutes les instances internationales. C'est sans doute la première fois que l'occupation est reconnue comme agresseur, et que ses principaux dirigeants, le premier ministre et le ministre de la défense.

Hamas: la CPI «assimile la victime au bourreau »

La première réaction du Mouvement Hamas est venue de Sami Abu Zouhri, chef du département politique à l'extérieur, qui a déclaré à Reuters que la décision du procureur de la CPI de demander des mandats d'arrêt contre trois dirigeants du Hamas « assimile la victime au bourreau ». Un communiqué du bureau politique du Hamas a, de son côté, demandé que les mandats d'arrêt concernent « tous les criminels de guerre israéliens». «Les mandats d'arrestation et d'arrêt contre Netanyahu et Gallant accusent un retard de 7 mois. Nous appelons le procureur général à émettre des mandats d'arrêt contre tous les criminels de guerre, y compris les dirigeants, officiers et soldats de l'occupation ». «Nous condamnons fermement les tentatives du (procureur de la CPI) d'assimiler la victime au bourreau en délivrant des mandats d'arrêt contre un certain nombre de leaders de la résistance» a ajouté le Hamas dans son communiqué, exigeant «l'annulation des mandats d'arrêt émis contre les dirigeants de la résistance palestinienne pour violation des de la charte et des résolutions de l'ONU ».

Campagne sioniste contre la CPI

Bien avant la déclaration, hier, du procureur de la CPI, les dirigeants de l'entité sioniste ont, depuis deux mois environ, mené campagne contre la Cour allant jusqu'à proférer des menaces contre ses juges.

Hier, Netanyahu a qualifié de «scandale» la demande du procureur de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre lui et son ministre de la «Défense». «Ils ne nous arrêteront pas», a-t-il déclaré lors d'une réunion du bloc du Likoud, faisant référence à sa détermination à poursuivre sa guerre contre Ghaza. Des médias israéliens, cités par Al Jazeera, ont rapporté que Netanyahu avait ouvert la session du bloc du Likoud (dans la coalition gouvernementale) en «collectant les signatures des membres du parti pour une pétition contre la décision du procureur de la CPI». Par ailleurs, Al Jazeera rapporte que le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a déclaré que Tel-Aviv avait ouvert une «salle de guerre spéciale» pour «contrer la décision de la CPI».




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