Dimanche, 450e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Hier, le ministère de la Santé de Ghaza n'a pas mis à jour le bilan des victimes de la barbarie israélienne. La veille (samedi), le nombre de martyrs était de 45.484 et 108.090 pour celui des blessés. Dimanche, un 5e bébé est décédé d'hypothermie, à Deir al-Balah, dans le centre de Ghaza, a indiqué le ministère de la santé.
« Juma al-Batran, un bébé de 20 jours, est tombé en martyr pour cause de grand froid, tandis que son frère jumeau est toujours aux soins intensifs d'un hôpital local », a précisé la même source dans un communiqué. « Il n'y a pas d'électricité. L'eau est froide et il n'y a ni gaz, ni chauffage, ni nourriture », a déclaré Yahya al-Batran, le père du bébé.
«Mes enfants meurent sous mes yeux et personne ne s'en soucie. Juma est mort et je crains que son frère Ali ne le suive». Yahya al-Batran a déclaré que sa femme et lui vivaient dans une tente en lambeaux à Deir el-Balah.
Dans le camp de Jénine, en Cisjordanie occupée, la journaliste Shatha Al-Sabagh, sÅ“ur d'un chahid de la résistance palestinienne, est tombée en martyr sous les balles d'un sniper des services de sécurité de l'Autorité palestinienne. « Nous pleurons la martyre journaliste Shatha Al-Sabagh, qui a été directement et délibérément prise pour cible par des membres des autorités », a déclaré le Mouvement de résistance islamique (Hamas).
« L'assassinat de sang-froid de la journaliste Shatha, sÅ“ur du martyr Al-Qassami et du moudjahid Moatasem Al-Sabbagh, par les services de sécurité de l'Autorité, est un acte criminel et condamnable. Nous appelons les autorités et leurs services à répondre aux différentes initiatives nationales pour arrêter la campagne contre le camp de Jénine », a ajouté le Hamas. De son côté, le Mouvement du Jihad islamique a condamné fermement ce crime, tout en renouvelant son appel aux services de sécurité palestiniens « pour qu'ils cessent les attaques contre notre population dans le camp de Jénine » et « pour qu'ils répondent aux initiatives nationales visant à éviter les conflits et les effusions de sang ». La Commission des affaires des prisonniers palestiniens a annoncé, dimanche, le martyre du prisonnier Ashraf Muhammad Abu Wardeh, un résident de la bande de Ghaza, à l'hôpital israélien Soroka.
90 jours de massacres israéliens dans le nord de Ghaza
Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza, faisant au moins 22 martyrs, dont 15 dans le nord de l'enclave, ont déclaré des sources médicales à Al Jazeera. La journée de dimanche marque le 90e jour des massacres, des déplacements et de la famine contre environ 80.000 Palestiniens assiégés dans les régions de Jabaliya, Beit Hanoun et Beit Lahia, dans le nord de la bande de Ghaza. Durant ces trois mois, le bilan des massacres a dépassé les 4.000 martyrs et disparus, plus de 12.000 blessés et au moins 1.750 prisonniers. Le dernier de ces crimes a été l'incendie de l'hôpital Kamal Adwan et le démantèlement du dernier établissement de santé dans cette partie de Ghaza. Hier, dans le nord, des populations assiégées à Beit Hanoun ont fait état de « plusieurs heures de bombardements israéliens ». « Nous ne pouvons pas sortir en raison de l'intensité et du caractère aléatoire des bombardements. Les chiens errants mangent les corps des martyrs jetés dans les rues. Nous craignons de mourir de faim à cause du peu de nourriture qu'il nous reste », ont-ils déclaré à Al Jazeera.
Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté un bilan d'au moins 7 martyrs et des blessés dans un bombardement israélien contre la maison de la famille Shabat, dans la ville de Beit Hanoun. Dans le centre, un bombardement israélien contre l'hôpital Al-Wafa réadaptation médicale a fait également 7 martyrs et des blessés, dans la ville de Ghaza. Dans le camp de Nuseirat, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté également 7 martyrs et 20 blessés dans un bombardement de l'artillerie israélienne sur plusieurs maisons.
Attaque israélienne de l'hôpital Kamal Adwan : exécutions et harcèlement sexuel
Toujours concernant les attaques répétées contre l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, l'organisation Euro-Med Human Rights Monitor a publié, samedi, des témoignages accablants recueillis « documentant les crimes graves commis par l'armée israélienne contre des civils » lors de son assaut contre cet établissement hospitalier. Des « exécutions sur le terrain » aux « agressions sexuelles et physiques sur des femmes et des filles des équipes médicales et des femmes déplacées dans la région », en passant par les « robots piégés », l'armée génocidaire d'Israël a usé d'un large éventail de pratiques barbares. Selon les témoignages recueillis par l'équipe de terrain d'Euro-Med Monitor, les forces israéliennes ont « fait exploser des robots piégés à proximité de plusieurs maisons habitées, provoquant leur effondrement et tuant des civils à l'intérieur » ; « ont exécuté des civils sur place, dont certains étaient blessés, tandis que d'autres portaient des drapeaux blancs » et ont « arrêté des dizaines de femmes et de filles, les soumettant à de graves sévices assimilables à du harcèlement sexuel, ainsi qu'à des traitements dégradants qui ont porté atteinte à leur dignité humaine. Elles ont notamment été battues et obligées à retirer leur hijab et leurs vêtements », écrit l'organisation. Concernant les exécutions sommaires, le document d'Euro-Med Monitor cite un long témoignage de « »A.A»., 41 ans », un « ambulancier volontaire » qui « logeait dans une maison près de l'hôpital Kamal Adwan avec 11 civils », avant l'attaque de vendredi dernier. Le témoin raconte avoir vu des véhicules de l'armée israélienne déposer « devant les maisons du quartier » pour les faire exploser à distance. « Nous avons quitté notre maison et nous sommes installés dans une autre à proximité, espérant survivre aux explosions.
Environ une demi-heure plus tard, les robots ont commencé à exploser. Les bruits étaient massifs et terrifiants, comme des bombes nucléaires miniatures ».
«AA» raconte comment des soldats israéliens ont abattu le propriétaire de la maison dans laquelle lui et 11 autres personnes s'étaient réfugiés pour fuir les robots piégés. « Des véhicules de l'armée ont commencé à bombarder la maison. Nous avons crié que nous étions des civils. Le propriétaire est sorti en agitant un drapeau blanc, mais les soldats l'ont immédiatement abattu à bout portant. Lorsque nous avons essayé de récupérer son corps, ils ont tiré un obus sur nous, blessant d'autres personnes. Parmi nous se trouvait un enfant qui semblait souffrir d'un trouble psychologique, aggravé par les bombardements incessants ».
Euro-Med Monitor a également recueilli d'autres témoignages d'infirmières, de patients et leurs accompagnants à l'hôpital Kamal Adwan qui « ont été victimes d'actes assimilables à des violences sexuelles ».
« Des soldats israéliens ont forcé des femmes et des filles à retirer leurs vêtements sous des menaces, des insultes offensantes visant leur honneur. Plusieurs femmes et filles ont également déclaré avoir été harcelées sexuellement », écrit l'organisation. « Un soldat a forcé une infirmière à retirer son pantalon, puis a posé sa main sur elle. Lorsqu'elle a essayé de résister, il l'a frappée violemment au visage, ce qui lui a fait saigner du nez », rapporte l'équipe d'Euro-Med Monitor qui a recueilli le témoignage. « Lors d'un autre incident, une femme a refusé d'enlever son foulard, ce qui a incité un soldat à déchirer ses vêtements, exposant sa poitrine. Une victime a raconté avoir été traînée par un soldat qui l'a forcée à se presser contre lui en lui disant : «Enlève-le tout de suite», tout en lui lançant des remarques obscènes, révèle encore le rapport de l'organisation.
Dans son rapport, Euro-Med Monitor « appelle les organes compétents de l'ONU à lancer une enquête immédiate sur les allégations contenues dans les témoignages des survivants de l'assaut de l'armée israélienne contre l'hôpital Kamal Adwan et ses environs » et « souligne la nécessité d'activer les mécanismes juridiques pour demander des comptes aux responsables des violations des droits de l'homme, notamment aux individus, aux dirigeants politiques et aux responsables militaires impliqués dans de tels actes ».
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com